Pénurie de dentistes en France: des auto-extractions dentaires à risque / Photo: Reuters (Reuters)

Inspiré par des cas similaires au Royaume-Uni, un phénomène préoccupant émerge en France: des personnes s'arrachent elles-mêmes les dents en raison de la pénurie de dentistes. Ce jeudi, RTL a révélé dans son émission "Les auditeurs ont la parole", les témoignages alarmants de Français contraints à de telles extrémités.

David, peintre en bâtiment à Perros-Guirec, relate son expérience douloureuse au standard de la radio : "J'étais sur mon chantier, j'avais tellement mal à la dent, que j'ai pris une pince, désinfectée à l'eau bouillante, je me suis passé du produit hydroalcoolique sur les mains, et je me suis installé dans mon fourgon, et dans mon rétroviseur… 'Tac !'", a-t-il confié.

Sylvie, quant à elle, raconte comment, faute de rendez-vous dentaire, elle a dû se résoudre à utiliser un outil électrique de bricolage pour polir un reste de dent cassée. Ces situations illustrent une détresse face à l'accessibilité des soins dentaires.

Le Dr Julien Cardona, secrétaire général adjoint des chirurgiens-dentistes de France, tire la sonnette d'alarme sur ces pratiques dangereuses. Il met en garde contre les risques d'infection, de diffusion dans les tissus mous de la face et même de septicémie, dues à l'utilisation d'instruments non stérilisés et à l'exposition osseuse.

Le fond du problème réside dans le manque criant de dentistes en France. Le pays compte 62 dentistes pour 100.000 habitants, soit 20% de moins que la moyenne européenne, d'après les données du ministère de la Santé. Cette carence en professionnels de la santé dentaire, particulièrement accentuée en dehors des grandes villes, crée des déserts médicaux où l'accès aux soins dentaires devient un véritable défi.

Cette situation expose non seulement les patients à des risques sanitaires graves, mais soulève également des questions plus larges sur l'équité d'accès aux soins de santé en France, alors que près de 30% de la population française vit dans un désert médical, ainsi que 60% des communes en France.

AA