Paris, la "Ville Lumière", à l'heure de la sobriété énergétique (Reuters)

Ces annonces interviennent alors que le gouvernement a lancé un appel aux acteurs publics et aux entreprises pour réduire au niveau national la consommation de gaz et d'électricité dans les deux prochaines années de 10% par rapport à 2019, afin de faire face à la crise énergétique engendrée par l’offensive de l'Ukraine par la Russie et d'accélérer la transition énergétique.

"La 'Ville Lumière' restera la 'Ville Lumière'", a assuré Anne Hidalgo lors d'une conférence de presse. "Mais la mobilisation doit être générale."

Les températures des bâtiments de la Ville, hormis les crèches et les Ehpad, seront désormais fixées en journée à 18 degrés Celsius, contre 19 degrés actuellement, et descendront à 12 degrés la nuit et lorsqu'ils seront fermés.

Les mises en chauffe hivernale de ces bâtiments se feront un mois plus tard que prévu habituellement, hors vague de froid exceptionnelle.

La température de l'eau des piscines sera abaissée d'un degré, à 25 degrés Celsius.

Les éclairages ornementaux des façades extérieures et des monuments municipaux seront tous éteints à partir de 22h00 dès le 23 septembre. L'éclairage public n'est pas concerné par cette mesure pour des raisons de sécurité, précise la maire de Paris.

Mesure emblématique : les lumières de la Tour Eiffel seront éteintes dès la fermeture du site au public, à 23h45, soit une heure plus tôt qu'habituellement, ce qui représente une économie d'énergie pour le monument de 4%.

"Symboliquement, c’est important de montrer que partout, y compris ce monument (...) qu'on éclaire symboliquement en vert lorsqu’il y a des moments importants pour le climat, ce monument va aussi participer", a déclaré Anne Hidalgo.

Ces mesures permettront à la Ville de Paris de réaliser près de 10 millions d'euros d'économies et de réduire le surcoût que l'augmentation des prix de l'électricité et du gaz a entraîné.

Les factures d'énergie devraient se chiffrer en fin d'année à près de 90 millions d'euros contre 54 millions en temps normal, dit la maire de Paris, qui précise que ce dépassement a tout de même été limité par les contrats long terme que la Ville avait pu signer juste avant l’offensive russe contre l'Ukraine.

La consommation d'énergie relative à la municipalité ne représente cependant que 4% de la consommation globale sur le territoire parisien. La Ville devrait donc engager des discussions avec les acteurs économiques pour voir comment ils peuvent eux aussi favoriser cette sobriété.

"Il faut que tout le monde s'y mette", a résumé Anne Hidalgo.

Reuters