OTAN: l'adhésion exige la prise en charge des préoccupations de la Turquie (AFP)

Le chef de l’État turc a tenu une conférence presse mardi, avant son départ pour Madrid, où il va participer au sommet de l’OTAN qui se poursuivra jusqu’au 30 juin.

Il a d’abord rappelé que la guerre Russie-Ukraine, et en conséquence les candidatures de la Suède et de la Finlande à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, seront les principaux points des discussions du sommet de Madrid.

Erdogan a rappelé sa position sur les candidatures des deux pays d’Europe du nord. "Si la Suède et la Finlande veulent être membres de l’OTAN, elles sont dans l'obligation de prendre en compte les préoccupations sécuritaires de la Turquie qui est membre de l’Alliance depuis 70 ans", a-t-il insisté.

Ankara reproche à Stockholm et Helsinki de soutenir certains groupes terroristes, dont le PKK et ses branches en Syrie notamment.

Sans un changement de politique clair et concret, il ne votera pas en faveur de l’adhésion de ces deux pays.

Le président turc a rappelé qu’une réunion quadripartite avec les dirigeants de la Suède et de la Finlande ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, aura lieu en marge du sommet en Espagne.

"Nous allons nous réunir et discuter du point auquel nous sommes parvenus. Mais nous ne voulons pas juste des paroles", a-t-il indiqué, confirmant que la Turquie ne se contentera pas de simples engagements oraux.

Par ailleurs, le chef de l’État turc a fait savoir qu’une rencontre avec son homologue américain Joe Biden devrait avoir lieu en marge du sommet.

"Je me suis entretenu ce matin avec M. Biden. Il a exprimé son souhait de se réunir ce soir ou demain. Nous avons répondu que c'est possible", a-t-il dit.

Il a rappelé que la question des chasseurs F-16, qu’Ankara souhaite acquérir, est toujours en attente. "Il y a une volonté de gagner du temps du côté américain", a-t-il estimé.

Concernant une éventuelle rencontre avec le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, Erdogan a clairement rejeté cette option.

"Nous avons dit à la Grèce de ne pas intégrer un tiers entre nos deux parties. Mais nous avons vu ce que Mitsotakis a dit devant le Congrès américain. De plus, la Grèce est le refuge des membres de l’organisation terroriste FETO, auteur de la tentative de coup d’État repoussée du 15 juillet 2016. Il n’est donc pas question que je réponde favorablement à une demande d’entretien de sa part", a-t-il expliqué.

Pour conclure, Recep Tayyip Erdogan a affirmé que la Turquie est la puissance principale dans sa région. "Pour cette raison, elle est très importante aux yeux de l’OTAN. Nous continuerons de défendre avec détermination notre position et nos intérêts".

AA