Omar Abu Karem, journaliste et activiste palestinien (Others)

Le militant et journaliste palestinien, Omar Abu Karem, a entamé une grève de la faim depuis 50 jours dans le but de sensibiliser les gouvernements occidentaux, y compris le gouvernement belge, sur la nécessité d'un cessez-le-feu à Gaza et la fin de l'occupation en Palestine.

Depuis son exil en Belgique, Omar Abu Karem, journaliste et activiste palestinien a pris la décision de protester contre la violence continue à Gaza en faisant usage de la seule arme dont il dispose actuellement : sa propre vie. C’est dans les locaux de l’Université Libre de Bruxelles, actuellement sous occupation par des personnes migrantes, sans papiers et/ou réfugiées, que le militant poursuit sa grève de la faim.

L’inaction de l’Occident face au génocide des palestiniens

Omar Abu Karem explique son geste comme une tentative de faire pression sur les gouvernements occidentaux pour qu'ils agissent contre le génocide et l'occupation persistants en Palestine. Malgré les appels répétés à un cessez-le-feu, la violence perdure, et Omar souligne le silence des institutions belges et européennes qu’il peine à faire réagir. Des dizaines de manifestations et rassemblements pour un cessez-le-feu ont eu lieu à Bruxelles depuis le 7 octobre. Elles ont rassemblé des centaines de milliers de protestants malgré l’indifférence des institutions.

L’homme, affaiblit, partage sa déception face au manque de réponse des gouvernements occidentaux, y compris celui de la Belgique : "J'ai essayé avec persistance d’obtenir une réaction. Et après plus de trois mois, il n’y a toujours pas de mesures prévues. Il leur a fallu beaucoup de temps pour se dire qu’il fallait réagir. Même le Parlement européen ne veut toujours pas prendre action, une vraie action”.

En effet, c’est seulement après 1 mois d’attaques sur la bande de Gaza que le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a déclaré que “ce qui se passe à Gaza n’est pas proportionnel”. Or, le gouvernement belge avait immédiatement condamné l’attaque du Hamas du 7 octobre et avait reconnu le droit d’Israël à protéger sa population.

Omar Abu Karem a également partagé les défis auxquels il fait face en termes de santé, soulignant le manque de soutien de la part des grandes organisations comme Amnesty ou Médecins Sans Frontières. "Je reçois l’aide d’une équipe médicale composée de bénévoles et activistes grâce à mes contacts. Ils agissent sur base volontaire et individuelle", a-t-il expliqué, mettant en lumière la difficulté de trouver un soutien structurel.

Le militant insiste sur l'importance de comprendre que la crise en Palestine ne se limite pas à une simple revendication territoriale, mais qu'elle est un génocide en cours depuis 76 ans. "En Occident, nous ne parlons toujours pas de génocide. Ce mot peine à être utilisé. Or, tout le monde voit qu'il s'agit d'un horrible génocide, d'une violence mortelle contre des hôpitaux, des civils, des médecins, des journalistes tués par milliers… ils essaient d'empêcher la voix du peuple de se faire entendre en dehors de Gaza, comme ils essaient de le faire depuis 76 ans", souligne l’homme dont la famille est toujours piégée à Gaza et sur le territoire de la Cisjordanie.

“Ma famille souffre. Je perds souvent contact avec elle à cause des coupures d’internet et d’électricité exercées par le gouvernement israélien”, détaille-t-il.

Les Palestiniens sont effectivement privés de leurs droits fondamentaux et le gouvernement israélien empêche volontairement de répondre à leurs besoins primaires en leur imposant la famine et en bloquant l’aide humanitaire depuis plusieurs semaines. “Cette situation est permise par l’Occident qui ferme les yeux sur le nombre de morts qui ne cessent de grandir”, accuse l’ex-journaliste.

Ukraine VS Palestine

Omar déplore le contraste entre la réaction de l'Europe face à la crise en Ukraine et son silence persistant sur la question palestinienne. "Les gouvernements européens et le gouvernement belge ont mis en place des sanctions contre la Russie et ont cessé le commerce, et tous types d’accords économiques et militaires etc. lorsque la Russie a attaqué l’Ukraine. Mais rien pour la Palestine. Pourtant, c'est le même exemple avec les Palestiniens. Ils sont envahis par une puissance coloniale", a-t-il déclaré, appelant à un traitement équitable et à la fin de la complicité tacite des institutions européennes avec le gouvernement israélien.

L’homme en grève de la faim, depuis maintenant 50 jours, rappelle que l’Occident, les Etats Unis y compris, se sont souvent rendus complices de génocide et ont toujours soutenu la colonisation. Il affirme : “ les Américains et les Occidentaux produisent des guerres, des armes et des déploiements militaires plutôt que de créer une vraie paix.”

En Occident, nous ne parlons toujours pas de génocide. Ce mot peine à être utilisé. Or, tout le monde voit qu'il s'agit d'un horrible génocide, d'une violence mortelle contre des hôpitaux, des civils, des médecins, des journalistes tués par milliers…

Omar Abu Kareem

Comment soutenir la Palestine?

Omar Abu Karem appelle au boycott économique des produits liés à l'occupation israélienne. "C'est la première chose que nous pouvons faire, le boycott économique. Nous essayons d'arrêter cette colonisation en boycottant les produits qui la soutiennent", a-t-il déclaré.

Il encourage également les citoyens à exercer une pression constante sur leurs gouvernements pour qu'ils agissent en conformité avec les droits de l'Homme internationaux.

Une Palestine libre

Interrogé sur ses espoirs pour la Palestine, Omar Abu Karem a exprimé le désir de voir la Palestine libre. "Je veux voir la Palestine libre. Je veux sentir que la Palestine est un pays. Je veux qu’elle soit considérée comme tel par l’Occident. Elle est depuis trop longtemps sous occupation, sous colonisation", affirme-t-il, soulignant l'importance d'atteindre cet objectif par la loi et non par la violence.

Pour rappel, la majorité des “puissances occidentales” membres de l’ONU ne reconnaissent pas l’Etat palestinien.

TRT Francais