L'opération nocturne de l'armée israélienne a fait "environ 100 morts" / Photo: Reuters (Reuters)

L'opération nocturne de l'armée israélienne a fait "environ 100 morts", a annoncé lundi matin le ministère de la Santé de Gaza. Dans un communiqué, le ministère a relevé d'une cinquantaine à "environ 100 morts" le bilan de "l'attaque" nocturne des forces israéliennes sur la ville de Rafah, située à la pointe sud de la bande de Gaza, près de la frontière égyptienne. Ces frappes ont touché 14 maisons et trois mosquées dans différents secteurs de Rafah, selon le gouvernement de Gaza.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné à son armée de préparer une offensive sur Rafah, à frontière avec l'Egypte, où se masse actuellement la majeure partie de la population de l’enclave palestinienne, selon l'ONU, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale. Le Hamas a prévenu dimanche qu'une telle offensive "torpillerait" tout accord pour une libération des otages qu'il détient encore à Gaza.

L'armée israélienne a indiqué dans un message sur X que deux Israéliens détenus par le Hamas à Rafah "ont été secourus au cours d'une mission nocturne".

Rafah est devenue le dernier refuge pour les Palestiniens coincés à la frontière fermée avec l'Egypte, au nombre d'1,4 million selon l'ONU, en grande majorité des déplacés ayant fui la guerre qui fait rage depuis quatre mois.

Plusieurs Etats, ainsi que l’ONU et l’Union européenne, ont mis en garde contre une "catastrophe humanitaire" en cas d'assaut sur la ville surpeuplée.

"Nulle part où aller"

"Je ne sais pas où nous irons" en cas d'offensive sur Rafah, a confié à l’AFP Farah Mohammad qui a fui la ville de Gaza, dans le nord du territoire. "Il n'y plus d'endroit pour fuir", dit cette mère de famille de 39 ans, qui a perdu tout contact avec son mari depuis un mois.

Rafah, devenue un gigantesque campement, est le dernier centre urbain où l'armée israélienne n'a pas encore pénétré et le principal point d'entrée de l'aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins de la population menacée en plein hiver par la famine et les épidémies.

L'offensive israélienne a fait plus de 28.000 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Par ailleurs, la police et l'armée israéliennes ont annoncé avoir tué dimanche soir deux Palestiniens à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée.

Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne, qui gouverne les zones autonomes de Cisjordanie, a fait état d'un Palestinien de 35 ans tué par les forces israéliennes près de Bethléem. Le Palestinien tué à Jérusalem-Est était un résident de la ville âgé de 15 ans, a rapporté l'agence officielle palestinienne Wafa.

Environ 1,7 million de personnes, d'après l'ONU, sur un total de 2,4 millions d'habitants, ont fui depuis le 7 octobre leurs foyers dans l’enclave dévastée, assiégée par Israël et plongée dans une crise humanitaire majeure. Beaucoup ont été déplacées plusieurs fois, fuyant toujours plus vers le sud à mesure que les combats s'étendaient.

Agences