Emmanuel Macron a passé une journée sur l'archipel de Nouvelle-Calédonie pour essayer de sortir de la crise politique / Photo: Reuters (Reuters)

Adepte des jolies phrases, le président Emmanuel Macron conclut sa journée en Nouvelle-Calédonie par ces mots: ”Notre objectif est double. Ne rien céder à la violence qui s'est installée depuis maintenant onze jours parce qu’elle n’a pas sa place en République. Et trouver un chemin d’apaisement pour que le dialogue reprenne au plus vite”.

Durant cette journée, le président français a en tout cas pleinement joué le rôle du président à l’écoute. Macron a passé trois heures avec les différents groupes politiques de l’archipel du Pacifique mais séparément, il n’est toujours pas question de table ronde.

La réforme électorale est mise sur pause

Tout le monde attendait un geste du président pour calmer le jeu. Macron a révisé sa copie et promis de ne pas passer en force la réforme constitutionnelle.

Il donne un mois aux Calédoniens pour avancer, trouver la voie de la négociation. Il laisse derrière lui une mission de médiation composée de trois hauts-fonctionnaires français mais il y a une condition, la fin des violences et la disparition des barrages. Dès que les barrages auront disparu, l’état d’urgence sera levé, a promis le président.

Les Calédoniens doivent trouver un projet commun

La France fera un point dans un mois pour décider de la suite à donner. Le président français appelle de ses vœux la reprise du dialogue entre Calédoniens, qu'ils mettent au point ensemble un projet institutionnel d'avenir pour l'île. Il promet une consultation de tous les Calédoniens lorsque les différents partis se seront mis d’accord sur un texte.

La Nouvelle-Calédonie a donc le droit à une pause dans la réforme engagée, sans promesse aucune de la maintenir ou de la retirer. Ce projet constitutionnel qui doit ouvrir le corps électoral calédonien aux personnes qui résident sur l’île depuis plus de 10 ans a conduit aux émeutes. Les indépendantistes y voient une façon d’affaiblir le vote kanak lors des élections. Les anti-indépendance la veulent comme ils veulent que l’archipel reste français.

Selon le président français, “la question est de retrouver la confiance entre les parties prenantes” tout en reconnaissant qu’il n’y pas de “vision d’avenir commune”. Il a également regretté le racisme qui s’est exprimé lors de ces émeutes, et la permanence d’importantes inégalités sociales.

Macron a tenu à rassurer le monde économique avec la promesse d’un fonds de solidarité et de prêts à taux zéro. Selon un premier bilan, 800 commerces et entreprises ont été endommagés durant les émeutes.

TRT Français et agences