Des "voisins vigilants" tiennent jour et nuit des barrages à l'entrée de leur rue ou quartier depuis le début des émeutes. / Photo: AFP (AFP)

Cinq maisons ont été pillées ou incendiées dans la nuit de jeudi à vendredi dans le Grand Nouméa. Nicolas Metzdorf, député Renaissance de Nouvelle-Calédonie demande que “l’État reprenne le contrôle partout dans l’île. L’ordre doit être rétabli.” L’élu soutient que les personnes arrêtées sont des émeutiers alors que que les commanditaires, les donneurs d’ordre, n’ont pas été inquiétés. Selon lui, les règles de la République doivent s’appliquer à tous. “L'État doit intensifier ses efforts, il en va du contrat social. Beaucoup de Calédoniens ne se sentent pas protégés par l’État.”

Du côté de Paris, on assure que le calme est revenu. Vendredi matin, une opération de police d’envergure a eu lieu dans le quartier de Rivière-Salée. Le Haut-Commissaire de la République Louis Le Franc, s’est félicité de cette opération menée avec quatre escadrons de gendarmes. Selon le fonctionnaire, c’était le dernier quartier sous le contrôle des émeutiers dans la ville de Nouméa. Un total de 26 barrages ont été démontés et 12 personnes interpellées dans ce quartier, le plus peuplé de la ville de Nouméa. Les habitants ont indiqué aux journalistes présents qu’ils n’avaient vu aucun policier depuis le début des émeutes.

Paris a envoyé des renforts dès le début des violences. Aujourd’hui 7500 hommes sont à pied d'œuvre en Nouvelle-Calédonie.

Il faut le retour à l'ordre partout

Les élus loyalistes se plaignent toutefois qu’il reste encore des quartiers que les forces de l’ordre ne peuvent atteindre. Lors de leur conférence de presse, les élus de droite remercient les habitants qui continuent à tenir des barricades comme dans le quartier de Mont-Dore dans le Grand Nouméa ou Koutio pour protéger leurs quartiers, leurs maisons.

“Ça fait 19 jours que certains quartiers sont bloqués. Ils ont du mal à acheter de la nourriture ou à trouver des médicaments. Des habitants montent la garde et montent des barricades. Ce ne sont pas des milices mais des Calédoniens qui veulent se protéger.” fait remarquer une élue du quartier Mont-Dore.

Selon les Loyalistes, la colère monte et les habitants en ont assez de cette insécurité. Pour l’instant, les Calédoniens loyalistes ont réussi à empêcher les ripostes et la violence de leur côté, assurent-ils lors de cette conférence de presse. Mais préviennent-ils, les indépendantistes ont perdu le contrôle d’une partie de leur militants, “C’est une minorité qui organise une guérilla urbaine, mais ce sont des terroristes qui pillent et incendient, menacent les personnes présentes. Ils jettent des cocktails molotov, des caillasses, des insultes racistes” assure Sonia Backès, cheffe de file des Républicains, présidente de province sud de Nouvelle-Calédonie.

Cette déclaration fait remonter le souvenir de la guerre civile de quatre années de 1985 à 1988 qui a fait 80 morts. Tout avait commencé avec le report d’un référendum sur l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie.

Les élus admettent que pour sortir de cette situation il faut une solution d’avenir, une solution politique. Le dialogue existe, “on se parle” admettent-ils mais le problème c’est que certains indépendantistes veulent obtenir la Kanaky (une Nouvelle-Calédonie indépendante) par la force et “nous avons été élus par des gens qui ne veulent pas l’indépendance.”

TRT Francais