Abnousse Shalmani s'exprimait le 29 avril sur la chaîne LCI / Photo: LCI émission 24h Pujadas (LCI émission 24h Pujadas)

Abnousse Shalmani était sur le plateau TV de l’émission 24h Pujadas sur LCI pour faire la promotion de son nouveau livre, “Laïcité, j'écris ton nom”, qui sort mercredi 1er mai aux Éditions de l'Observatoire.

Cette femme issue d’une famille iranienne chiite qui a fui l’Iran. Ses parents étaient proches des communistes et ont décidé d’émigrer en France après la révolution islamique.

Ce 29 avril, cette écrivain (elle refuse le mot écrivaine) affirme sans citer aucune source que les parents des jeunes musulmanes obligent leurs filles à ne pas exceller à l’école. Ces parents leur diraient: “Mais tu te prends pour une Blanche ou quoi ? ou pour une Française ?”

Regard gêné du journaliste qui ne lui demande même pas d’où elle sort une pareille affirmation ?

Les réactions ont été nombreuses en France. Beaucoup demandent les sources de l’écrivaine. Rosa Moussaoui du journal l’Humanité qui connaît bien le sujet contredit l’écrivaine. Toutes les études montrent que les parents qui ont peu de capital scolaire surinvestissent dans l’école, affirme-t-elle.

"Mais tu te prends pour une blanche ou quoi ?"

Une étude de 2022 de Yaël Brinbaum, “Aspirations et trajectoires scolaires des enfants d’immigrés au prisme du genre et de l’origine: l’avantage des filles” dit également tout l’inverse. “Particulièrement élevée dans les familles immigrées maghrébines, subsahariennes et asiatiques (80-82 %), l’aspiration au bac rejoint le niveau d’ambition des familles françaises d’origine. Ces aspirations s’avèrent fortes pour les filles et pour les garçons, toujours en faveur des filles.” Le résultat de ses recherches est le suivant: pour les Français d’origine, 85 % des filles et 75 % des garçons ont un baccalauréat, les mêmes résultats sont trouvés pour les enfants d’origine maghrébine. Enfin, elle conclut que la performance scolaire est plus liée au niveau social de la famille qu’à l’origine géographique de la famille.

Alors pourquoi cette jeune femme se lance-t-elle dans une affirmation aussi facile à contredire ? Est-ce une revanche sur les mollahs iraniens qui ont conduit sa famille à migrer en France en 1985 ? Est-ce du pur opportunisme, une façon d’attirer la curiosité des médias dans un pays traumatisé par plusieurs attentats ? Abnousse Shalmani a dédié son livre sur la laïcité aux victimes du 7 octobre. Si ce n’est pas de l'opportunisme, on peut lui reconnaître le sens de la communication.

Abnousse Shalmani se pose en passionaria de la laïcité

Son premier livre est consacré à son enfance en Iran où le voile est obligatoire. Elle a depuis développé une allergie chronique à tous les voiles. Ses discours anti-voile sont teintés de racisme. Elle attaque régulièrement la communauté musulmane et l’Islam.

Et si aujourd’hui le débat en France se focalise sur le voile, on oublie parfois la dimension de tolérance que portait le projet de laïcité au début du XXe siècle.

Ou comme le dit sur X la député Europe Ecologie Les Verts Sabrina Sebaihi, "Le degré d'islamophobie décomplexé atteint à une heure de grande écoute devient une honte nationale. Mes parents m'ont sans cesse poussée vers l'excellence, au point de célébrer avec fierté un simple bac par une fête. Foutez la paix aux musulmans de ce pays !" L’élue a fait un signalement au procureur de la République.

Pour conclure, soulignons que les deux femmes issues de l’immigration, l’une d’origine iranienne et l’autre d’origine algérienne, ont fait des études supérieures et ont un master.

TRT Francais