Neymar lors du quart de finale de la coupe du Monde (Croatie-Brésil) / Reuters (Others)

Les juges de l'audience provinciale de Barcelone ont décidé la "relaxe de Neymar" et des huit autres prévenus, estimant ne pas avoir constaté de délit et donc de "préjudices pour les plaignants" dans cette affaire, a indiqué dans un communiqué ce tribunal barcelonais.

Outre Neymar et ses parents, deux ex-présidents du Barça - Sandro Rosell et Josep María Bartomeu - et un ex-dirigeant du club brésilien de Santos, Odilio Rodrigues Filho, étaient poursuivis aux côtés du Barça, de Santos et de l'entreprise fondée par les parents de Neymar pour gérer sa carrière.

Ce procès, portant sur des faits de corruption et de fraude, s'était ouvert à un mois du coup d'envoi du Mondial au Qatar, où "Ney" et la Seleçao ont été éliminés en quart de finale par la Croatie.

Son final avait été marqué par un véritable coup de théâtre lorsque le parquet, qui réclamait initialement deux ans de prison et dix millions d'euros à l'encontre de l'attaquant du Paris Saint-Germain pour corruption, avait retiré ses accusations contre tous les prévenus.

Détentrice de 40% des droits de Neymar lorsque celui-ci évoluait à Santos avant de partir pour Barcelone, la société brésilienne DIS avait porté l'affaire en justice en 2015, affirmant que le Barça, Neymar et sa famille, puis Santos dans un deuxième temps, s'étaient alliés pour dissimuler le montant réel du transfert et "l'escroquer".

Elle leur reprochait aussi de ne pas l'avoir informée de l'existence d'un contrat d'exclusivité signé en 2011 entre la star brésilienne et le Barça, qui a faussé - selon elle - le mercato.

"Pas de preuves"

Le procureur, qui avait fait siennes les accusations de DIS, a finalement estimé qu'elles "n'étaient pas construites sur des preuves" mais "sur des présomptions" et que le dossier relevait de la justice civile et non pénale.

Ce revirement avait mis en lumière de profondes divergences au sein du parquet espagnol sur ce dossier complexe instruit à l'origine par des procureurs madrilènes avant que Barcelone ne récupère l'affaire.

A la suite de la volte-face du parquet, l'accusation ne reposait plus que sur DIS, qui représentait dans ce procès l'"accusation particulière" - un statut juridique permettant à la victime présumée du délit de requérir des peines.

A ce titre, la société brésilienne avait demandé deux ans et demi de prison contre Neymar contre cinq ans requis avant l'ouverture du procès.

Le Barça avait initialement chiffré le coût du transfert à 57,1 millions d'euros (40 millions pour Neymar et sa famille et 17,1 pour Santos) mais la justice espagnole a estimé qu'il avait en réalité coûté au moins 83 millions.

DIS, qui a touché 6,8 millions d'euros sur les 17,1 officiellement versés au club brésilien, réclamait 35 millions d'euros de dédommagement.

Lors du procès, Neymar avait affirmé ne pas "se souvenir" d'avoir participé aux négociations de l'accord d'exclusivité de 2011, assurant s'en être remis aux choix de son père et avoir signé ce que ce dernier lui disait de signer.

Le père de Neymar avait soutenu de son côté que ce n'était pas à lui mais à Santos d'informer DIS de l'existence de négociations autorisées, selon lui, par le club brésilien dans une lettre.

Ce procès a été surnommé "Neymar 2", "Neymar 1" désignant l'affaire de fraude fiscale dérivant de ce même transfert qui s'était conclue en 2016 par un accord entre le parquet et le Barça, qui avait accepté de payer une amende de 5,5 millions.

Neymar et le Barça se sont également affrontés devant la justice mais ils ont fini par signer en juillet 2021 un accord "à l'amiable" mettant fin à tous les litiges financiers les opposant.



AFP