Marche contre l'islamophobie à Paris / Photo: AA (AA)

L'islamophobie dans le monde a été soutenue directement ou indirectement par des gouvernements présentés comme des modèles de liberté et notamment par Israël, présenté comme le "seul pays démocratique du Moyen-Orient".

Les attaques d'Israël depuis le 7 octobre contre des zones résidentielles, des hôpitaux, des écoles, des mosquées et des églises à Gaza ainsi que la mosquée Al Aqsa et les valeurs sacrées des Palestiniens ont choqué le monde entier qui s’est mobilisé contre cette injustice.

Plus de 20 000 Palestiniens ont été tués dans le conflit, dont au moins 8 000 enfants et 6 200 femmes. Plus de 52 600 personnes ont également été blessées.

Le 9 octobre, Israël a décidé de couper Gaza du monde en l’assiégeant totalement et en y interdisant l’accès à l'électricité, la nourriture, le carburant ainsi que l’aide humanitaire. Les pays occidentaux, notamment les États-Unis, ont fermé les yeux sur les bombardements israéliens sur l'enclave en s’opposant à un cessez-le-feu à l’ONU.

Les provocations d’autodafé du Coran en Europe

Plusieurs autodafés de Coran en Europe ont été recensés cette année. Rasmus Paludan, homme politique danois d'extrême droite, a brûlé le Coran devant l'ambassade de Turquie à Stockholm le 21 janvier et devant l'ambassade de Turquie à Copenhague le 27 janvier et a poursuivi ses provocations en brûlant le Coran à Malmö, Norrkoping et Jonkoping pendant les vacances de Pâques en avril.

Salwan Momika, d'origine irakienne, a également brûlé le livre saint musulman sous la protection de la police devant la mosquée de Stockholm le 28 juin, coïncidant avec le premier jour de la fête de l'Aïd Al Adha. Le 20 juillet, devant l'ambassade d'Irak à Stockholm et le 31 juillet devant le Parlement suédois, Momika a piétiné le Coran et le drapeau irakien sous la protection de la police.

La situation s’est également dégradée en France avec l’interdiction du port de l’abaya dans les écoles françaises sous prétexte que ce vêtement constitue une tenue religieuse. De l’autre côté du Rhin, en Allemagne, un rapport publié en novembre sur le sentiment anti-musulman a indiqué qu'une personne sur deux dans le pays approuve ou utilise des expressions contenant de la "haine anti-musulmane". La ministre de l'intérieur, Nancy Faeser, a annoncé que le sentiment anti-musulman avait récemment augmenté et que les centres de conseil qui le documentent seraient renforcés l'année prochaine.

Aux Pays-Bas, au moins dix municipalités ont mené des enquêtes secrètes sur des mosquées, des imams, des dirigeants d'organisations religieuses et des personnes influentes au sein des congrégations. Alors que ces recherches, financées par l'Agence néerlandaise de sécurité et de lutte contre le terrorisme par l'intermédiaire des municipalités, ont été menées par une société privée appelée NTA (Nuance door Training en Advies), le ministre des affaires sociales et du travail, Karien van Gennip, a exprimé ses regrets au sujet de l'enquête et a déclaré que des leçons seraient tirées.

Sentiment anti-musulman aux États-Unis

Un rapport sur les droits de l'homme publié par le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) en avril a montré que les plaintes concernant le sentiment anti-musulman, les préjugés et la discrimination ont diminué, mais que les plaintes dans le secteur de l'éducation ont augmenté de 33 %. En juin, trois membres démocrates du Congrès américain ont présenté la "loi sur la lutte contre l'islamophobie internationale" pour lutter contre l'augmentation des incidents anti-musulmans dans le monde.

Des pirates informatiques suisses, qui se sont emparés d'une liste de surveillance du FBI le 13 juin ont révélé que 1,5 million de personnes, y compris des enfants de 7 ans, et 2 500 mosquées, dont la plupart portent des noms arabes et musulmans, étaient secrètement surveillées par le bureau depuis 20 ans.

Le CAIR a intenté une action en justice contre le gouvernement pour la "liste de surveillance du terrorisme du FBI". L'action en justice visait 29 hauts fonctionnaires et agences gouvernementales, y compris des ministres, ainsi que le FBI, la CIA et l'Agence de sécurité nationale (NSA), y compris le gouvernement du président Joe Biden.

Montée de la haine en Inde

L’islamophobie en Inde a atteint un niveau inquiétant. Dans la région de Gurugram, dans l'État d'Haryana, des entreprises appartenant à des musulmans, ainsi qu'une mosquée, ont été incendiées et un imam a été tué par des groupes ultranationalistes hindous le 8 août.

À la suite des attaques contre les minorités, l'organisation Hindutva Watch a rapporté le 26 septembre que plus de 250 incidents de haine contre les musulmans avaient été signalés en Inde au cours du premier semestre 2023.

Le rapport a mis en évidence une tendance croissante des discours de haine contre les musulmans depuis l'arrivée au pouvoir du parti nationaliste Bharatiya Janata Party (BJP) en 2014, notant que les représentants du gouvernement se sont engagés dans une rhétorique insultante et injurieuse contre les musulmans et les valeurs sacrées de l'islam.

TRT Francais