File d'attente de migrants dans la ville frontalière de Vintimille en Italie. / Photo: Reuters (Reuters)

"Le refoulement systématique des personnes à la frontière italo-française est parfois accompagné d'actes de violence, d'abus, de traitements dégradants ou inhumains", assure l'ONG dont une équipe a effectué une mission de février à juin à Vintimille, ville italienne frontalière de la France.

"Nombre de nos patients ont évoqué des violations procédurales réitérées lors de la notification du refus d'entrée de la part des autorités françaises", ajoute MSF dans son rapport.

Côté italien, la situation n'est pas meilleure.

"Pour ceux qui sont refoulés à la frontière française et pour ceux qui sont en transit à Vintimille, l'accès aux services essentiels est extrêmement limité", les autorités italiennes ayant fermé le seul centre d'accueil qui existait dans cette région.

Ces personnes "sont contraintes de dormir dans la rue, dans des immeubles abandonnés ou des refuges de secours. Cette situation les expose à la marginalisation, aux abus, au mauvais temps, aux risques pour la santé en les privant d'un accès aux services d'hygiène, à l'eau propre ou un abri approprié", poursuit MSF.

La majorité des personnes soignées par MSF se trouvaient "dans des situations d'extrême vulnérabilité", souligne l'ONG, rappelant que beaucoup d'entre elles avaient effectué des voyages "traumatisants" pour venir d'Afrique en Europe.

Les affections dermatologiques, de l'appareil musculaire et osseux et les troubles neurologiques sont les trois principales pathologies constatées par MSF auprès des migrants soignés.

Parmi ces derniers, la majorité provenait de Côte d'Ivoire, de Guinée et du Cameroun.

Selon le ministère italien de l'Intérieur, près de 92.000 migrants sont arrivés en Italie depuis le début de l'année, plus du double par rapport à la même période en 2022.

Un grand nombre de ces migrants considère l'Italie uniquement comme un pays de transit, souhaitant se rendre en France ou dans des pays de l'Europe du nord.

AFP