Le président de transition du Gabon,  Oligui Nguema avec les hommes d'affaires / Photo: Reuters Archive (Reuters Archive)

Près de trois semaines après avoir renversé Ali Bongo Ondimba par un coup de force, le nouveau pouvoir gabonais semble gagner la confiance des milieux d’affaires d’Afrique centrale.

Le Trésor public gabonais vient de clôturer l’emprunt obligataire dénommée « EOG 6,25% NET 2023-2028 », émis le 15 juin 2023 à la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale à Douala par un succès, apprend-on auprès de « Emrald Securities Services Bourse SA » (ESS Bourse), société de bourse agréée par la Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale (Cosumaf).

La levée de fonds qui s’est achevée le 31 août 2023 a permis au Gabon de mobiliser une enveloppe de 154,6 milliards FCFA sur 150 milliards initialement recherchés, soit un écart positif de 4,6 milliards FCFA représentant un taux de souscription de 103,07%. La Cosumaf, le régulateur du marché financier, a autorisé le trésor gabonais, à sa demande, à récupérer toutes les sommes souscrites.

Les 154,6 milliards de F CFA collectés par le Gabon doivent être remboursés dans 5 ans, c'est-à-dire en 2028 à un taux d'intérêt de 6,5%.

D'après les autorités gabonaises, l’argent ainsi collecté devrait servir à apurer une partie de la dette du pays et à financer les projets prioritaires retenus dans le cadre du plan d’accélération de la transformation de l’économie du pays.

La fin de cette opération est survenue dans un contexte d’incertitude pour le monde des affaires. Le 30 août 2023, le général Brice Oligui Nguema a pris le pouvoir moins d’une heure après qu'Ali Bongo Ondimba a été déclaré vainqueur de la présidentielle au Gabon.

À la bourse de Londres, les valeurs pétrolières et minières avaient d’abord plongé avant de rebondir le lendemain, 31 août 2023.

La mise en place d’un nouveau gouvernement, les annonces de paiement de la dette intérieure et les promesses de lutter contre la corruption ont rassuré les milieux d’affaires.

Moody's a dégradé la note du Gabon, faisant passer ses perspectives économiques de « stables » à « négatives », dans la foulée du coup d’État du 30 août 2023. Moody’s justifie sa décision par « l'incertitude politique » gabonaise alors que le nouveau Premier ministre, Raymond Ndong Sima a rassuré les investisseurs et créanciers en soulignant que le pays tiendra tous ses engagements internationaux.

TRT Francais et agents