#LSF54 : Marche contre l'antisémitisme et pour la République / Photo: AFP (AFP)

Le président Emmanuel Macron, dont l'absence annoncée à ce rassemblement a suscité de nombreuses critiques, notamment de responsables politiques et de personnalités de la communauté juive, a souhaité dans une "Lettre aux Français" publiée dans Le Parisien que cette initiative de la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du président du Sénat, Gérard Larcher, envoie un signal "d'unité".

"Une France où nos concitoyens juifs ont peur n'est pas la France", écrit le chef de l'Etat, en dénonçant "l'insupportable résurgence d'un antisémitisme débridé".

Depuis le 7 octobre, 1.159 actes antisémites ont été recensés en France, ce qui correspond à trois fois plus d'évènements de ce type enregistrés que sur l'ensemble de 2022, a dit mercredi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, au Sénat.

Répétant sa promesse de ramener l'antisémitisme "à la seule place qui doit être la sienne : devant les tribunaux et derrière les barreaux", en référence aux "centaines d'arrestations (...) réalisées" et aux "dizaines de procédures judiciaires ouvertes" ces dernières semaines, Emmanuel Macron dit vouloir "l'unité des Français".

"La lutte contre l'antisémitisme ne doit jamais nous diviser ni jamais conduire à opposer certains de nos compatriotes à d'autres", poursuit le président de la République. "Dans notre Histoire, l'antisémitisme fut toujours le prélude à d'autres haines et au racisme."

Une polémique politique

La semaine écoulée a pourtant été émaillée de polémiques, à commencer par celle, entretenue par son propre gouvernement, sur la légitimité de la présence dans le cortège du Rassemblement national (extrême droite), en raison du passé ouvertement antisémite de ses fondateurs, Jean-Marie Le Pen et d'anciens collaborateurs de l'Allemagne nazie et Waffen SS.

La France insoumise (LFI, extrême gauche), dont certains dirigeants comme Jean-Luc Mélenchon ont multiplié les propos jugés provocateurs depuis la reprise du conflit à Gaza, se refusant notamment à qualifier le Hamas de "mouvement terroriste", a justifié son absence à la marche par cette présence de l'extrême droite.

Les autres partis de gauche, alliés à LFI au Parlement, ont en revanche annoncé qu'ils participeraient bien à cette "marche civique pour la République et contre l'antisémitisme, pour la France des Droits de l'Homme et pour la Nation", comme ils ont participé samedi à une autre marche pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza et à la protection des civils palestiniens.

Quelque 3.000 policiers ont été mobilisés pour sécuriser le parcours du cortège parisien, qui s'ébranlera des Invalides à 15h00 (14h00 GMT), passera devant l'Assemblée nationale et s'achèvera 3,5 kilomètres plus loin près du Sénat.

Agences