Un véhicule de l'ONU patrouille dans les rues avant l'ouverture des bureaux de vote pour l'élection présidentielle à Bamako (Others)

Le ministère malien des Affaires étrangères a rapporté lundi soir dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux avoir convoqué le chargé d'affaires de la délégation de l'Union européenne au Mali Pascal Perennec.

Le ministère dit lui avoir signifié les "vives protestations" maliennes aux "propos inamicaux, erronés et agressifs" de Charles Michel. Le ministère malien estime que ces déclarations relèvent d'une "campagne de désinformation" en cours selon lui contre le Mali.

Le ministère ne précise pas quels propos sont visés. Mais deux diplomates ont indiqué sous couvert d'anonymat qu'il faisait référence à un entretien accordé la semaine passée par le président du Conseil européen à TV5 Monde.

"Les autorités de la transition au Mali, qui sont issues de coups d'Etat, ont décidé de rompre dans une large mesure avec les partenaires traditionnels, et singulièrement avec les partenaires européens, et la conséquence est un Etat qui est en train de s'effondrer, avec des terroristes qui occupent de plus en plus les espaces dans la région", y avait déclaré M. Michel.

Le gouvernement de transition, qui a pris le pouvoir par la force en 2020 et a conforté son emprise par un second putsch en 2021, a mis fin à la coopération militaire antiterroriste avec la France et ses partenaires européens et s'est tourné militairement et politiquement vers la Russie.

Les propos de M. Michel contredisent les assurances répétées du gouvernement de transition selon lesquelles les autorités ont inversé la tendance contre les terroristes depuis qu'elles ont pivoté vers la Russie.

Les mots de M. Michel "omettent les progrès tangibles réalisés par les forces armées maliennes sur le terrain", a dit le ministère des Affaires étrangères.

AFP