Joe Biden et Emmanuel Macron (Others)

Dans un discours devant la communauté française à l'ambassade de France à Washington, Emmanuel Macron a également mis en garde contre le "risque" que "l'Europe et la France deviennent une sorte de variable d'ajustement" de la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine, les deux premières puissances mondiales.

Au premier jour de sa visite d'Etat à Washington, la seconde après celle de 2018 sous la présidence du républicain Donald Trump, M. Macron s'est montré "direct".

Le président français a raconté devant ses compatriotes à l'ambassade avoir "dit avec beaucoup de franchise, d'amitié (aux élus américains) (...) que ce qui s'est passé ces derniers mois est un défi pour nous parce qu'on commence à se décaler sur les sujets énergétiques et le coût de la guerre (en Ukraine) n'est pas le même en Europe et aux Etats-Unis".

"Mais surtout, les choix faits, dont je partage les objectifs, en particulier l'Inflation Reduction Act (IRA, un programme de réformes et d'investissements environnementaux et sociaux pour les entreprises américaines) sont des choix qui vont fragmenter l'Occident", a déploré le président français.

Pour Emmanuel Macron, l'IRA "créé de telles différences entre les Etats-Unis d'Amérique et l'Europe que ceux qui travaillent dans nombre d'entreprises vont juste se dire 'on ne fait plus d'investissements de l'autre côté de l'océan' Atlantique".

Lors de ce déjeuner avec des parlementaires américains, il avait dénoncé les mesures "super agressives" prises par le président démocrate Joe Biden pour doper l'industrie américaine, en plaidant pour une meilleure coordination économique de part et d'autre de l'Atlantique.

"Ces choix ne peuvent fonctionner que s'il y a une coordination entre nous, si on se décide ensemble, si on se resynchronise", a martelé Emmanuel Macron.

Axé principalement sur le climat et les dépenses sociales, le plan, baptisé "Inflation Reduction Act", prévoit plus de 430 milliards de dollars d'investissement dont 370 milliards afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030, soit le plus important effort jamais consenti par les Etats-Unis dans ce domaine.

Au premier jour d'une visite d'Etat célébrant l'amitié franco-américaine, le président français a toutefois plaidé pour "essayer ensemble d'être à la hauteur de ce que l'Histoire a scellé entre nous, une alliance plus forte que tout", estimant que sa seconde visite d'Etat aux Etats-Unis en quatre ans "montrait aussi la force, le lien entre les Etats-Unis et la France".

Mais il a encore mis en garde son allié: le "risque c'est que face aux défis de l'époque les Etats-Unis regardent d'abord les Etats-Unis, c'est normal (...) et regardent ensuite la rivalité avec la Chine, et, en quelque sorte, que l'Europe et la France deviennent une sorte de variable d'ajustement" entre les deux premières puissances mondiales.

AFP