Le Mali exige de Macron qu’il ''abandonne définitivement sa posture néocoloniale'' / Photo: Reuters (Reuters)

Interrogé, en marge du sommet de la francophonie, qui se tient à Djerba en Tunisie, sur les critiques voulant que la France exploite ses liens économiques et historiques avec ses anciennes colonies pour servir ses propres intérêts, le président français a répondu dans une interview à TV5 Monde: "Cette perception, elle est alimentée (...) par d'autres, c'est un projet politique."

"Je ne suis pas dupe, beaucoup d'influenceurs, y compris parfois des gens sur vos plateaux, sont payés par les Russes. On les connait", a-t-il ajouté.

"Plusieurs puissances, qui veulent bâtir une influence en Afrique, développent cela pour abîmer la France, abîmer sa langue, faire douter, mais surtout aller chercher des intérêts", a poursuivi le chef de l'Etat français.

Après une décennie de présence militaire au Mali dans le cadre d'une opération anti-terroriste, dont le bilan ne fait pas l'unanimité, la France a retiré ses troupes après que l'armée malienne a pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat en 2020.

Les nouveaux dirigeants ont ensuite invité la société paramilitaire privée Wagner pour l'aider dans son combat contre les mouvements islamistes et pour rompre tout lien avec Paris.

Moscou déclare que Wagner ne représente pas l'Etat russe et n'est pas payé par lui. Mais l'Union européenne a imposé des sanctions à l'organisation paramilitaire qu'elle accuse de mener des opérations clandestines pour le compte du pouvoir russe.

L'an dernier, un rapport des Nations unies a accusé des instructeurs russes et des troupes locales en République centrafricaine d'avoir fait usage d'une force disproportionnée contre des civils, tué des gens de manière aveugle, occupé des écoles et perpétré des pillages à grande échelle.

Le Kremlin a répondu qu'il s'agissait d'un mensonge et que des instructeurs russes n'avaient jamais pris part à des meurtres ou à des vols dans ce pays riche en or et en diamants.

"Il suffit d'aller voir ce qu'il se passe en ce moment en Centrafrique ou ailleurs pour voir très clairement le projet russe qui y est à l'oeuvre quand la France est bousculée. C'est un projet de prédation", a ajouté Emmanuel Macron, pointant du doigt "la complicité d'une junte militaire russe".

Reuters