Emmanuel Macron lors d'une rencontre avec le syndicat Modef le 14 février / Photo: Reuters (Reuters)

"Les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine". C’est la phrase attribuée à Emmanuel Macron lors d'une rencontre avec le syndicat Modef le 14 février courant à l'Élysée, qui secoue le paysage politico-médiatique français.

Le journal "La Marseillaise" a mis en une de son édition de samedi cette citation attribuée au chef de l'État, suscitant une réponse immédiate de la présidence qui a catégoriquement démenti ces propos ainsi qu’une réaction en chaîne de l’opposition.

Le président, en réaction à cette controverse, s'est exprimé lors de sa visite au Salon de l'agriculture, qualifiant la déclaration de pure invention. "Je n'ai jamais eu une formule comme celle-ci", s’est-il défendu, pointant du doigt la prétendue déontologie journalistique ayant permis à une telle phrase fictive, selon lui, de faire la Une. Il a ironiquement déclaré : "c'est la fin du journalisme si on fait ça ! (...) Il faut arrêter les conneries et de me faire dire des choses derrière les portes."

Pourtant, l'entourage d'Emmanuel Macron concède que le thème de la part de l'alimentation dans le budget des ménages a pu être évoqué, mais nie les termes incriminés. L'Élysée a également critiqué la publication de propos non vérifiés en utilisant des guillemets, qualifiant cela de "curieux déontologiquement".

L'Élysée a rapidement démenti ces allégations, mais la polémique a enflé. Après le démenti du gouvernement, le Modef a maintenu ses dires et attribue fermement cette déclaration au chef de l'État. "Oui, nous y étions plusieurs et je confirme bien que nous avons entendu cela", a affirmé Raymond Girardi, vice-président du syndicat agricole. La vice-présidente du Modef, Lucie Illy, a nuancé et déclaré que "le président ne s’est pas exprimé en ces termes, mais le fond est le même".

"Mépris de classe"

Cette polémique a provoqué des réactions de l'opposition, qualifiant les propos présumés de Macron de "mépris de classe".

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a dénoncé le "mépris de classe jusqu'au bout de la part de celui qui, de toute sa vie, n'aura jamais eu d'arbitrage à faire entre manger mieux et avoir accès à la culture".

Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, a également accusé le président d'un "mépris de classe permanent", dépeignant Emmanuel Macron comme "dérangeant dans ses attitudes, inquiétant dans ses comportements, incompétent dans sa fonction", accentuant ainsi la crise politique.

TRT Français et agences