L'Ukraine continue à défendre Severodonetsk et ignore l'ultimatum russe (Reuters)

Kiev n'a pas manifesté mercredi l'intention de se plier à l'ultimatum des russes, qui exigent la reddition de la ville de Severodonetsk, tandis que les ministres de la Défense de l'Otan sont réunis à Bruxelles pour discuter de l'envoi d'armes lourdes supplémentaires afin de reconstituer les stocks de l'Ukraine.

Les séparatistes soutenus par la Russie ont déclaré que les plans annoncés par Moscou visant à ouvrir un couloir humanitaire pour les civils enfermés dans l'usine d'Azot ont été interrompus, pointant du doigt des bombardements ukrainiens.

L'Ukraine affirme que plus de 500 civils sont piégés aux côtés des soldats à l'intérieur de l'usine chimique d'Azot.

Le maire de Severodonetsk, Oleksandr Stryuk, a déclaré après l'expiration de l'ultimatum que les forces russes tentaient de prendre d'assaut la ville depuis plusieurs directions.

"Nous essayons de pousser l'ennemi vers le centre de la ville", a-t-il déclaré à la télévision. "C'est une situation en cours avec des succès partiels et des retraites tactiques"

"Les voies de fuite sont dangereuses, mais il y en a", a-t-il ajouté.

Ses commentaires font écho à ceux de Serhiy Gaïdaï, gouverneur de la région de Louhansk, mis en ligne juste avant l'heure limite de 8 heures, heure de Moscou (0500 GMT), fixée par la Russie.

Il a déclaré que l'armée défendait Severodonetsk et la maintenait à distance de Lisichansk, tenue par l'Ukraine, sur la rive opposée du fleuve.

"Néanmoins, les Russes sont proches et la population souffre et les maisons sont détruites."

Reuters n'a pas été en mesure de vérifier immédiatement les témoignages sur le champ de bataille.

Les personnes retranchées à Azot survivent grâce à l'eau des puits, aux générateurs et aux réserves de nourriture, a déclaré le maire de la ville, Oleksandr Stryuk.

Selon Kiev, 100 à 200 de ses soldats sont tués chaque jour, et des centaines d'autres sont blessés dans les combats les plus sanglants depuis le début de l'offensive russe.

"Bruxelles, nous attendons"

Une réunion est organisée mercredi à Bruxelles, en marge d'un sommet des ministres de la Défense des pays membres de l'Otan, dirigé par le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin.

Volodimir Zelensky a déclaré que l'Ukraine ne disposait pas de suffisamment de systèmes antimissiles, ajoutant que "rien ne peut justifier les retards."

Son conseiller, Mykhailo Podolyak, a indiqué que les défenseurs de Severodonetsk voulaient savoir quand les armes arriveraient. "Bruxelles, nous attendons une décision", a-t-il écrit sur Twitter.

Ailleurs dans le Donbass, l'Ukraine affirme que la Russie prévoit d'attaquer Sloviansk par le nord et le long d'un front près de Bakhmout au sud.

Dans la province de Donetsk, les infrastructures, notamment les maisons, les écoles, les hôpitaux et les marchés , ont été attaquées au cours de la semaine dernière, a déclaré le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, aux journalistes à New York.

"Cela a rendu la vie presque insupportable aux personnes qui sont également confrontées à de graves pénuries d'eau et qui, parfois, ne peuvent pas quitter leur maison pendant plusieurs jours", a déclaré Stéphane Dujarric.

Au sud, l'armée ukrainienne a déclaré avoir mené trois frappes aériennes contre des troupes, des dépôts de carburant et des équipements militaires dans la région de Kherson.

Le conflit a fait monter en flèche les prix des céréales et les sanctions occidentales contre la Russie ont fait grimper le prix du pétrole.

Le Forum économique international de Saint-Pétersbourg devait s'ouvrir mercredi, sans l'habituelle participation occidentale, mais un discours de Vladimir Poutine vendredi sera suivi de près.

Reuters