Wagner / Photo: AA (AA)

"Compte tenu des activités auxquelles ils participent, il est important qu'en ce qui concerne le Royaume-Uni, il soit illégal d'en faire partie", a déclaré le ministre de la Défense sur la télévision Sky News. "Je suis heureux que la ministre de l'Intérieur les interdise aujourd'hui".

Citant la ministre de l'Intérieur Suella Braverman, des médias britanniques avaient annoncé mardi soir le placement de Wagner sur la liste des organisations terroristes.

Ces nouvelles mesures contre Wagner seront présentées mercredi au Parlement. Une fois le projet adopté, être un membre de Wagner ou soutenir ce groupe sera illégal. Les biens de Wagner pourront être considérés comme des biens terroristes et être saisis.

"Wagner est une organisation violente et destructrice qui a agi comme instrument militaire à l'étranger pour la Russie de Vladimir Poutine", a déclaré Mme Braverman citée par le Daily Mail.

"Pendant que le régime de Poutine décide que faire du monstre qu'il a créé, les activités déstabilisatrices persistantes de Wagner ne font que continuer à servir les buts politiques du Kremlin", a-t-elle ajouté.

La ministre britannique de l'Intérieur a le pouvoir de "proscrire" une organisation qu'elle estime impliquée dans des actes de terrorisme. Cette "proscription", qui s'applique déjà notamment à Daech et Al-Qaïda, transforme en infraction pénale le fait de soutenir l'organisation en question.

"Wagner a été impliqué dans des pillages, des tortures et des meurtres barbares", a poursuivi Mme Braverman. "C'est pourquoi nous proscrivons cette organisation terroriste et nous continuons à aider l'Ukraine autant que possible dans sa lutte contre la Russie", a ajouté la ministre, selon laquelle Wagner est aussi "une menace pour la sécurité mondiale".

En juillet, Londres avait déjà annoncé des sanctions contre 13 individus et organisations liés à Wagner en Afrique, les accusant de crimes de guerre.

L'annonce de ces nouvelles mesures intervient deux semaines après la mort du patron de Wagner, Evguéni Prigojine, et ses lieutenants le 23 août dans le crash de leur avion entre Moscou et Saint-Pétersbourg.

Les enquêteurs n'ont jusqu'ici avancé aucune explication ni piste, alors que les Occidentaux voient la main du Kremlin derrière la catastrophe aérienne.

Le président russe Vladimir Poutine considérait Evguéni Prigojine comme un traître depuis la rébellion armée de Wagner les 23 et 24 juin derniers. Prigojine avait alors lancé sa mutinerie pour obtenir la tête du ministre de la Défense et du chef d'état-major, qu'il accusait d'incompétence et d'empêcher l'approvisionnement en munitions des troupes de Wagner en Ukraine.

Il avait renoncé à son coup de force au bout de 24 heures, et semblait avoir obtenu d'échapper à la colère du Kremlin en acceptant de s'exiler au Bélarus et de poursuivre ses activités en Afrique.

AFP