Les raids nocturnes tuent des dizaines de déplacés, Rafah une “cocotte-minute de désespoir” / Photo: AFP (AFP)

Peu après minuit, l’armée israélienne a mené de puissantes frappes dans cette ville jouxtant l'Egypte, à la pointe sud de la bande de Gaza.

Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé le décès d'au moins 100 civils dans la soirée et la nuit, dont 14 tôt samedi dans des frappes sur deux résidences de Rafah.

“Cocotte-minute de désespoir”

Les humanitaires de l'ONU ont décrit cette ville méridionale massivement surpeuplée comme une “cocotte-minute de désespoir”.

L'avertissement du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies, OCHA, intervient près de quatre mois après qu'Israël a entamé sa campagne de bombardements dévastatrice sur l’enclave palestinienne encerclée.

“Ces derniers jours, des milliers de Palestiniens ont fui vers le sud, à Rafah, qui accueille déjà plus de la moitié de la population de Gaza, soit quelque 2,3 millions de personnes”, a déclaré Jens Laerke, porte-parole de l'OCHA.

Au cours des dernières semaines, les opérations israéliennes se sont concentrées dans la ville voisine de Khan Younès. Sous la pluie, des milliers d'habitants ont continué de fuir les combats et les bombardements israéliens en voiture, à pied, à vélo ou sur des charrettes tirées par des ânes.

La campagne militaire israélienne a, en effet, provoqué le déplacement de 85% de la population de Gaza dans un contexte de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60% des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

Les déplacés tentent de se protéger à Rafah, où se massent désormais plus de 1,3 million des quelque 2,4 millions habitants du micro-territoire, menacés en plein hiver par la famine et les épidémies, rapporte l'ONU.

Accès au compte-goutte

Parallèlement, les autorités israéliennes continuent de restreindre l’accès des Gazaouis aux soins médicaux et autorisent la sortie des blessés au compte-goutte.

Le Qatar a reçu le 12e lot de Palestiniens de Gaza, blessés dans les raids israéliens. Une initiative de l'émir de Qatar qui devrait garantir le traitement de 1 500 Palestiniens, a annoncé l’agence de presse QNA.

“L'armée israélienne a délibérément pris pour cible le secteur des infrastructures de santé, ce qui a entraîné une paralysie quasi-totale des hôpitaux et des établissements de santé”, a déploré la ministre d’État du Qatar pour la Coopération internationale, Lolwah Al-Khater.

“La principale difficulté pour transférer les blessés hors de Gaza est d'obtenir les autorisations de sécurité israéliennes”, a-t-elle ajouté, soulignant que des efforts sont déployés en coopération avec l'Égypte et d’autres pays de la région pour transférer des blessés de la bande de Gaza vers le port d'Al-Arish où sont arrimés des d'hôpitaux flottants.

Alors que la guerre ne connaît aucun répit, la diplomatie tente de négocier une seconde trêve, plus longue que celle d'une semaine, négociée sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis et qui avait permis fin novembre la libération d'une centaine d'otages israéliens en échange d’otages palestiniens emprisonnés par Israël.

TRT Français et agences