"La situation est peut-être encore pire que Guantanamo" dans le camp de Sdei Teiman affirme l'ONG israélienne, Physicians for Human Rights (Others)

Établi en plein désert du Néguev, après les attaques du 7 octobre 2023, le camp de Sdei Teiman se veut un enfer pour les prisonniers palestiniens qui y sont détenus.

Dans des témoignages à la presse française, des médecins israéliens ont décrit l’horreur des conditions de détention des Palestiniens dans ce camp de la mort.

France 24 et France Info ont recueilli les témoignages accablants de chirurgiens, dénonçant des violations flagrantes de la Convention de Genève et du code de déontologie de l’Organisation mondiale de la Santé.

"Les patients n’ont pas de noms. Ils sont disposés sur deux rangées, entre 15 et 20 détenus. Ils sont tous attachés, allongés sur des lits, les yeux bandés et nus, portant des couches. C’est de la torture physique et psychologique", déclare un chirurgien israélien sous couvert d’anonymat.

Face à ces révélations, des organisations pour la défense des droits de l’Homme ont lancé des recours en justice en vue d’exiger la fermeture du centre. Dès le 4 avril, un médecin avait adressé une lettre aux autorités israéliennes, détaillant les traitements inhumains des détenus.

"Rien que cette semaine, deux prisonniers ont eu les jambes amputées à cause de blessures liées aux menottes, ce qui malheureusement est un événement de routine. (...) Nous sommes tous complices d’infractions à la loi", rapportait-il.

“C’est peut-être pire que Guantanamo”

L'ONG israélienne, Physicians for Human Rights, relève qu'à Guantanamo, “en 20 ans, 20 personnes ont perdu la vie. Mais ici, en seulement six mois, on dénombre 40 morts. La situation est peut-être encore pire que Guantanamo."

Une enquête de France 24 avait, par ailleurs, révélé qu’au moins deux prisonniers sont décédés après avoir été battus par des soldats israéliens. La police israélienne avait affirmé mener des investigations sur la mort de 35 détenus dans les diverses prisons et centres de détention israéliens.

Ces révélations sont corroborées par des témoignages similaires publiés par CNN en avril dernier. CNN avait déjà rapporté que "les détenus sont attachés à leur lit, portent des couches et sont nourris à la paille” et précisait que "les médecins amputent parfois les membres des prisonniers en raison des blessures infligées par les menottes constamment portées" et que "l'air de Sdei Teiman est empli de l'odeur des plaies négligées en train de pourrir".

Selon le témoignage d’un infirmier ayant exercé sur place, l'intention de l'armée israélienne est manifestement de détruire physiquement et psychologiquement ces détenus en "les dépouillant de tout ce qui peut les faire ressembler à des êtres humains".

D'autres centres de détention -tels que celui d'Ananot à l'est de Jérusalem- sont soupçonnés de commettre de semblables atrocités.

Ces révélations n'ont pas manqué de provoquer l'indignation du député LFI Thomas Portes.

La communauté internationale, en particulier les organisations de défense des droits de l'Homme, observe attentivement la situation, espérant des actions concrètes pour mettre fin à ces graves violations des droits humains.

Les révélations sur les conditions cruelles dans les camps de détention israéliens ont soulevé l’indignation internationale, appelant à une intervention urgente pour protéger les droits des prisonniers palestiniens.

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TRT Français et agences