Les frappes d’Israël sur Rafah risquent d’entraver les négociations de trêve, selon le Qatar

Les frappes d’Israël sur Rafah risquent d’entraver les négociations de trêve, selon le Qatar

Les frappes israéliennes sur un camp de Palestiniens déplacés ont suscité l’indignation à travers le monde arabe.
Les ruines des abris des déplacés de Gaza, après les bombardements israéliens. / Photo: AA (AA)

Les frappes israéliennes dans la ville palestinienne de Rafah risquent d’"entraver" les pourparlers de trêve à Gaza, a mis en garde lundi le Qatar, pays médiateur dans les négociations visant à mettre un terme à la guerre.

Le pays du Golfe s'inquiète du fait que "les bombardements vont compliquer les efforts de médiation en cours et entraver les efforts visant à parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Gaza".

Le Qatar, les États-Unis et l'Égypte sont engagés depuis des mois dans des pourparlers visant à obtenir une trêve dans le territoire palestinien dévasté par près de huit mois de guerre.

Doha, qui accueille le bureau politique du Hamas depuis 2012, "condamne fermement les raids israéliens qui ont visé un camp de réfugiés à Rafah et fait des dizaines morts" dans cette ville surpeuplée du sud de la bande de Gaza, affirme le communiqué du ministère qatari des Affaires étrangères en dénonçant une "dangereuse violation du droit international".

Le Qatar appelle "la communauté internationale à agir de toute urgence pour empêcher un génocide et protéger les civils", indique la même source.

Indignation généralisée

Le bombardement d’un camp de déplacés à Rafah, dans la nuit de dimanche à lundi, qui a fait au moins 40 morts a été également condamné par l’Egypte qui a évoqué un "bombardement délibéré des forces israéliennes sur des tentes de déplacés" à Rafah. .

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a appelé dans un communiqué Israël à "mettre en œuvre les mesures édictées par la Cour internationale de justice (CIJ) concernant une cessation immédiate des opérations militaires", dans la ville palestinienne de Rafah, située à la frontière avec l'Égypte.

Le Caire a fustigé "une nouvelle violation flagrante des dispositions du droit international humanitaire".

Ce chef de famille palestinien a perdu son fils, suite au pilonnage de l’aviation d’Israël. (AA)

Déplorant un "évènement tragique", le communiqué dénonce une "agression des civils sans défense" et "une politique systématique visant à élargir le spectre de la mort et des destructions dans la bande de Gaza pour rendre la zone invivable".

L'Arabie saoudite a de son côté condamné "dans les termes les plus fermes la poursuite des massacres".

Le royaume exprime "son rejet catégorique des violations flagrantes et continues par les forces d'occupation israéliennes de toutes les résolutions, lois et règles internationales", a indiqué le ministère saoudien des Affaires Étrangères en appelant la communauté internationale "à intervenir immédiatement".

Cette opération a été aussi condamnée par la Jordanie qui y voit un "acte de défi face aux arrêts de la Cour internationale de Justice" et une "violation sévère" du droit international.

"Ces actions sont des crimes de guerre que la communauté internationale doit confronter, afin de s'assurer que les responsables répondent de leurs actes", a précisé dans un communiqué le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères, Sufian Qudah.

"Crimes de guerre flagrants" a été l’expression utilisée par un autre pays du Golfe, le Koweït pour dénoncer cette dernière opération.

La présidence palestinienne et le Hamas affirment qu’Israël a commis un "massacre" en visant un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, l'armée israélienne disant pour sa part avoir frappé un complexe dans lequel opéraient "d'importants terroristes".

Lire aussi: Un carnage israélien à Rafah, Borrell appelle à respecter la décision de la CIJ


TRT Français et agences