Le president américain Joe Biden assistant aux funérailles des trois militaires tués en Jordanie / Photo: Reuters (Reuters)

Condamnant une "violation de la souveraineté irakienne", le général Yehia Rasool, porte-parole militaire du Premier ministre irakien, a mis en garde dans un communiqué contre les "conséquences désastreuses pour la sécurité et la stabilité de l'Irak et de la région".

"Un QG des factions armées dans la zone d'Al-Qaïm a été ciblé, il s'agit d'un entrepôt d'armes légères selon des informations préliminaires", a indiqué aux journalistes un responsable au ministère de l'Intérieur s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Ce responsable a fait état de "huit civils blessés" parmi la population dans cette zone.

Une seconde frappe, dans la région d'Al-Akachat, plus au sud et toujours près de la frontière, a visé un centre de commandement des opérations du Hachd al-Chaabi, coalition d'anciens paramilitaires rassemblant ces factions pro-Iran, d'après ce responsable.

Un responsable du Hachd al-Chaabi, s'exprimant lui aussi sous couvert d'anonymat, a confirmé les deux bombardements, le premier dans la zone d'Al-Qaïm ayant visé selon lui une position des Brigades du Hezbollah, tandis que que la deuxième frappe, celle d'Al-Akachat, a fait "des blessés".

Le président américain Joe Biden avait assisté plus tôt vendredi, sur une base du nord-est des Etats-Unis, au retour solennel des corps de trois militaires américains tués dimanche en Jordanie, une attaque attribuée par Washington à des groupes soutenus par l'Iran.

Deux heures après que les portes du fourgon mortuaire se sont refermées sur les trois cercueils recouverts de la bannière étoilée, l'armée américaine est passée à l'acte.

L'intervention a duré trente minutes environ et a été "un succès", a indiqué la Maison Blanche, qui a assuré à nouveau ne pas vouloir d'une "guerre" avec l'Iran.

"Notre riposte a commencé aujourd'hui. Elle continuera selon le calendrier et aux endroits que nous déciderons", a par ailleurs indiqué Joe Biden.

L'opération a mobilisé de nombreux avions de combat parmi lesquels des bombardiers à long rayon d'action, a précisé le Pentagone.

Un total de 85 cibles sur sept sites différents (trois en Irak et quatre en Syrie) ont été visées, a indiqué John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a confirmé avoir mené "des frappes aériennes en Irak et en Syrie", assurant avoir visé des groupes pro-Iran et des effectifs de la force Quds, la branche des opérations étrangères des Gardiens de la révolution iraniens.

Washington s'était engagé à mener ces frappes de représailles après l'attaque de drone qui a tué trois soldats fin janvier sur une base en plein désert jordanien près de la frontière avec la Syrie.

Depuis la mi-octobre, plus de 165 frappes de drones et tirs de roquettes ont visé les soldats américains déployés avec une coalition internationale en Irak et en Syrie.

Revendiquées pour la plupart par une nébuleuse de combattants issus des groupes pro-Iran qui se fait appeler "Résistance islamique en Irak", ces attaques interviennent dans un contexte régional explosif, sur fond de guerre à Gaza entre Israël et le mouvement palestinien du Hamas.

Agences