Marion Maréchal le Pen arrive au QG du Rassemblement National ce lundi pour rencontrer Jordan Bardella et Marine le Pen/ Photo: AFP (AFP)

Les prémices de cette campagne ont commencé dès la matinée. Chez les le Pen, cela reste une histoire de famille et les choses se sont organisées rapidement, dès ce lundi après-midi. Marine le Pen reçoit dans le QG de son parti sa nièce Marion Maréchal le Pen qui avec sa liste Reconquête a rassemblé 5,4 % des voix. Cumulé avec les 31,5% du Rassemblement National, une liste commune pourrait espérer un bon score.

Lire aussi: Comprendre la dissolution de l’Assemblée nationale en 4 questions

L'élue Reconquête a souhaité dès dimanche soir une union de droites, sorte de clin d'œil à l’attention d’Eric Ciotti, le président des Républicains. A ce jour, celui-ci a juste exclu une union avec les macronistes.

A l'issue de cette rencontre, aucune annonce publique mais Marine le Pen invitée du journal de 20h00 sur TF1 insiste juste sur le fait que son parti est ouvert à ceux qui veulent construire une majorité solide pour "remettre la France sur les rails."

Un front populaire à gauche ?

Ça se complique du côté de la gauche. Si tout le monde parle de la nécessité d’une liste commune, on n’y est pas encore. Ils se sont réunis au siège des Ecologistes à Paris ce lundi à 16h00 heure de Paris pour construire l’Union de la gauche.

Dès lundi matin, la France Insoumise proposait une réunion à toutes les autres listes de gauche (le PS, le PCF, les Écologistes et Générations). Le député Manuel Bompard, coordinateur LFI évoque pour cette invitation l’envie de « travailler à l'unité et à la clarté » dans la perspective des élections législatives anticipées.

“Une partie de moi ne peut pas s'empêcher de penser que si on avait été unis, l'histoire aurait été différente », a affirmé l’eurodéputée réélue Manon Aubry. “Qu’on appelle ça Front populaire, Nupes, tout ce qui m'intéresse, c'est qu'on puisse le faire avec un souffle et de l'espoir”.

Mais les discussions s’annoncent serrées, notamment avec le PS/Place Publique qui avec 14% des voix ne tient sans doute pas à entrer dans un moule LFI qui a obtenu 8,7%. Invité du journal de 20h00 sur France 2, Raphaël Glucksmann a défini le cadre dans lequel, il est prêt à négocier et ce cadre exclut Jean-Luc Mélenchon, le président de LFI. On le voit la personnalité de Mélenchon divise à gauche.

La tête de liste PS exige un soutien à l'Europe, à l'Ukraine, le rejet des réformes de la retraite, de la loi sur l'immigration, et le rejet de la réforme du chômage. Il y ajoute le rejet des insultes et des fake news. La campagne à gauche a en effet été émaillée de "mots doux" et d'accusations à son encontre. On le voit il exige beaucoup fort de ses 3, 5 millions de voix réunies lors de l'élections du 9 juin. Celui qui pourrait incarner un programme de gauche qui puisse être accepté de tous est Laurent Berger, l'ancien secrétaire générale du syndicat CFDT.

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a approuvé sur Franceinfo la proposition de l'Insoumis François Ruffin de constituter un Front populaire contre l'extrême-droite. Mais la dislocation de la NUPES reste dans tous les esprits et pourtant en 2022, cette alliance avait permis à la gauche (PS, PCF, LFI, et Ecologistes) de réunir 151 sièges.

Dans une tribune du Monde, 350 personnalités appellent ce lundi à une Union des gauches et des écologistes, maintenant ! Pessimistes, ils veulent un électrochoc; “en jouant au poker avec la démocratie, Emmanuel Macron prend le risque de porter (l’extrême droite) aux affaires, six mois après avoir voté avec eux une loi honteuse sur l’immigration. Cet événement doit créer un électrochoc. Il nous reste moins de trois semaines pour empêcher l’extrême droite de diriger le pays.”

TRT Français et agences