Des centaines de personnes se rassemblent devant la base militaire française pour protester pour le départ des soldats français, à Niamey. / Photo: AA (AA)

"Il y a lieu de porter à la connaissance de l'opinion publique nationale et internationale qu'en dépit de l'annonce [d'un] plan de retrait, la France continue de déployer ses forces dans plusieurs pays de la CEDEAO [Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest], dans le cadre des préparatifs d'une agression contre le Niger qu'elle envisage en collaboration avec cette organisation communautaire", a constaté le Conseil national pour la Sauvegarde de la patrie (CNSP).

Une centaine de rotations d'avions militaires cargo ayant permis de “débarquer d'importante quantité de matériels et équipements de guerre au Sénégal en côte d'Ivoire et au Benin", a indiqué le CNSP dans son communiqué.

Le CNSP et le gouvernement de transition ont dénoncé et fustigé ce qu'ils ont qualifié de "manque de sincérité" de la part de la France, s'interrogeant sur "la sincérité de l'annonce du plan de retrait français", précédemment déclaré.

"Il faut s'interroger sur la sincérité de l'annonce du plan de retrait français pour les raisons selon lesquelles cette annonce de retrait vient d'un niveau opérationnel. Elle n'est donc portée ni par l'état-major des armées françaises ni par le gouvernement français et n'a fait l'objet d'aucun communiqué officiel écrit et déclaratif", constate le CNSP.

Les militaires au pouvoir lancent, en fin, "un appel solennel au grand peuple du Niger à la vigilance et pour ne jamais se démobiliser jusqu'au départ inéluctable des troupes françaises de notre territoire, la terre de nos ancêtres".

Pour rappel, le 26 juillet dernier, des éléments de la Garde présidentielle ont renversé le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum.

Le CNSP, mis en place à la suite de ce coup d'Etat a donné des ultimatums à l'ambassadeur de France et aux forces françaises pour quitter le pays. Ces ultimatums ont été rejetés par Paris qui ne reconnaît pas les nouvelles autorités issues du coup d'Etat et soutient une intervention militaire dans le cadre de la Cedeao, pour rétablir "l'ordre constitutionnel".

AA