Le ministre israélien d'extrême droite Ben-Gvir fait une incursion à Al-Aqsa, Ankara condamne / Photo: AFP (AFP)

M. Ben-Gvir est entré dans le Haram al-Sharif aux premières heures de la matinée sous la protection intense de ses gardes du corps privés et des forces israéliennes.

"Nous sommes les hôtes ici. Les menaces du Hamas ne serviront à rien. Nous sommes les propriétaires de Jérusalem et de toute la terre d'Israël" a-t-il déclaré dans un message vidéo diffusé depuis la cour de la mosquée Al-Aqsa.

Le ministre d'extrême droite, connu pour sa rhétorique raciste et violente et ses actions provocatrices à l'encontre des Palestiniens, s'est livré à la même provocation pour la deuxième fois depuis son entrée en fonction.

M. Ben-Gvir avait déjà pénétré dans la mosquée Al-Aqsa le 3 janvier, quelques jours après son entrée en fonction, et il est ainsi devenu le premier ministre israélien en exercice à pénétrer dans la mosquée Al-Aqsa après cinq ans.

L'incursion de Ben-Gvir a suscité des réactions dans les territoires palestiniens occupés et ailleurs.

"Mesure provocatrice"

Le Hamas a dénoncé sa visite avertissant qu'Israël "porterait la responsabilité des incursions barbares de ses ministres et de ses troupeaux de colons". Cette décision "confirme l'ampleur du danger qui menace Al-Aqsa, sous ce gouvernement fasciste sioniste et l'arrogance de ses ministres d'extrême droite", a écrit le Hamas sur Telegram.

La Turquie a de nouveau appelé “le gouvernement israélien à cesser immédiatement toutes les actions provocatrices qui violent le statut historique du Haram al-Sharif sur la base du droit international et à agir de manière responsable".

La Jordanie a également condamné la visite, la qualifiant de "mesure provocatrice".

En vertu d'un statu quo décrété par Israël en 1967 suite à son occupation de Jérusalem-Est, les non-musulmans peuvent se rendre sur l'esplanade des Mosquées à des heures précises, sans y prier, une règle de moins en moins suivie par certains juifs nationalistes.

Le lieu est administré par la Jordanie mais son accès est contrôlé par les forces de sécurité israéliennes.

"L'irruption du ministre israélien de la sécurité nationale dans la mosquée bénie d'Al-Aqsa et la violation de son caractère sacré est une mesure provocatrice qui est condamnée, et une escalade dangereuse et inacceptable", a déclaré le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Avant de devenir ministre dans le gouvernement d'extrême droite formé sous la direction du Premier ministre Benyamin Netanyahu au début de cette année, M. Ben-Gvir a été fréquemment cité pour ses raids sur la mosquée Al-Aqsa, ses encouragements à des actes de violence contre les Palestiniens et sa rhétorique raciste au cours de son mandat parlementaire.

La souveraineté de l'Autorité des dotations islamiques de Jérusalem est violée

Selon le traité de paix signé entre Israël et la Jordanie le 26 octobre 1994, la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est occupée par Israël est placée sous les auspices de l'Autorité des dotations islamiques de Jérusalem, qui dépend du ministère jordanien des dotations, des affaires islamiques et de la sainteté.

Cependant, suite à la décision unilatérale d'Israël et aux initiatives de certaines organisations sionistes, les juifs pénètrent dans le lieu saint sans l'autorisation de l'Autorité des dotations islamiques depuis 2003, accompagnés par la police, et ces raids sont devenus de plus en plus fréquents, en particulier en 2022.

Selon les données de l'administration des dotations islamiques, qui a annoncé que l'année dernière avait été la plus importante en termes de violations de la mosquée Al-Aqsa, plus de 48 000 colons juifs ont fait irruption dans la mosquée Al-Aqsa tout au long de l'année 2022.

Agences