Le Maroc devrait demander l'assistance de l'ONU "aujourd'hui ou demain" / Photo: AFP (AFP)

"Nous nous attendons et espérons - d'après nos discussions avec les autorités marocaines - que la demande d'assistance soit envoyée aujourd'hui ou demain, je veux dire (...) très bientôt", a déclaré le coordinateur des Nations unies pour les Affaires humanitaires Martin Griffiths, lors d'un point presse à Genève.

Il a expliqué qu'une fois obtenu le feu vert du Maroc, les Nations unies pourront participer à la phase d'aide aux rescapés.

Après un tel séisme, la première phase "se concentre sur la recherche des survivants et de ceux qui n'ont pas survécu", tandis que "la phase suivante consiste à fournir de l'aide aux survivants, des abris, de la nourriture, des fournitures médicales", a-t-il indiqué.

"Au Maroc, j'espère que nous passons d'une phase à une autre", a-t-il ajouté.

Le séisme a atteint une magnitude 7, selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon l'Institut de géophysique américain, USGS). Il est le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc.

Il s'est produit dans la nuit du 8 au 9 septembre dans la province d'Al-Haouz au sud de Marrakech, faisant 2.946 morts et 5.674 blessés, selon le dernier bilan officiel publié mercredi soir.

"Je suis sûr qu'il s'agit d'une sous-évaluation, mais elle a été soigneusement réalisée par les autorités", a relevé M. Griffiths.

Dimanche soir, le Maroc a annoncé avoir accepté les offres de quatre pays d'envoyer des équipes de recherche et sauvetage: l'Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Emirats arabes unis.

Tempête, pluie et froid

M. Griffiths n'a pas critiqué le fait que le Maroc n'ait pas immédiatement fait appel à l'ONU, et a souligné que les "premiers jours d'une catastrophe soudaine sont toujours marqués par une relative confusion".

"Je n'ai donc aucune remarque critique à formuler. Nous sommes prêts à travailler et à fournir un soutien en matière de coordination", a indiqué le haut responsable onusien.

"Ce n'est que récemment qu'au Maroc, on est passé de la recherche de survivants à l'aide aux survivants. Et c'est à ce moment-là que l'aide revêt la plus haute importance", a-t-il insisté.

Le séisme a dévasté de nombreuses habitations de villages situés dans des zones montagneuses, parfois très difficiles d'accès.

"Il faudra des semaines, des mois, des années pour pouvoir reconstruire parce que nous ne parlons pas de réparations. Nous parlons de reconstruire plusieurs de ces villages", a déclaré pendant le point presse un porte-parole de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Benoît Carpentier, depuis Marrakech.

La FICR a lancé un appel de fonds d'environ 100 millions d'euros pour venir en aide aux opérations de soutien au Maroc.

Les rescapés ont besoin d'abris, de matelas, de couverture, de vêtements chauds, a expliqué M. Carpentier.

"Mardi prochain, ils s'attendent à des tempêtes et de la pluie, et les gens dorment encore dehors. Dans les semaines à venir en montagne, il fera entre zéro et moins 10 degrés. Nous devons nous assurer que tous ces gens ont quelque chose, un toit, une sorte de toit au-dessus de leur tête", a-t-il insisté.

AFP