Sommet du 18 décembre 2019 des chefs d'Etat de la CEEAC à Libreville au Gabon / Photo: AFP (AFP)

La CEEAC, la Communauté économique des États d’Afrique centrale vient de suspendre le Gabon de ses instances, à la suite d’un sommet extraordinaire de cette organisation tenu lundi à Malabo en Guinée Équatoriale .

Les présidents équato-guinéen, centrafricain, congolais, et le premier ministre de Sao-Tome-et-principe ont demandé l’organisation d’un dialogue politique entre gabonais afin de restaurer l’ordre républicain.

Ali Bongo Ondimba qui présidait la CEEAC a été remplacé par Obiang Nguema Mbasogo le chef de l’État Equato-guinéen, alors que le siège de cette organisation a été provisoirement délocalisé de Libreville au Gabon pour Malabo, la capitale de Guinée Équatoriale.

Ces décisions coïncidaient avec la prestation de serment de Brice Olingui Nguema, le président de la transition gabonaise. Dans son discours d’investiture par la cour constitutionnelle “provisoirement réhabilitée” pour la circonstance, il a exprimé son “étonnement” au regard de la réaction des organismes internationaux sur la situation politique au Gabon.

“Notre étonnement est grand lorsqu'on entend certaines institutions internationales condamner l’acte posé par des soldats qui n’ont fait que respecter leur serment sous le drapeau: sauvez-la Patrie au prix de leur vie”, a-t-il déclaré.

Citant l’archevêque anglican Desmond Tutu, il a ajouté “si vous êtes neutres, devant une situation d’injustice, c’est que vous avez choisi d’être du côté de l’oppresseur”.

Les assurances des militaires

Juste après le coup d’État, le nouveau dirigeant du Gabon avait entrepris au pas de course des consultations avec les divers corps de la société gabonaise: société civile, religieux, hommes d’affaires, classe politique, etc.

De ces discussions, il ressort que l’ accent sera mis sur le paiement de la dette intérieure du Gabon, le respect des engagements internationaux du pays et la mise en place d’institutions fortes dans le respect des droits humains.

Il a du reste réaffirmé ces engagements dans son discours d’investiture, invitant les exilés politiques à rejoindre le pays et promettant l’amnistie aux prisonniers d’opinion.

Dans un souci de consolidation de l’unité nationale, il a aussi invité les Gabonais à

“adopter, par référendum, une nouvelle constitution ainsi qu’un code électoral et un code pénal fiable, qui garantit à tous les mêmes chances”.

Le Gabon “mérite des institutions fortes, crédibles, une gouvernance assainie, davantage en phase avec les normes internationales en matière de respect des droits humains, des libertés fondamentales, de la démocratie et de l’État de droit, a insisté le nouveau président gabonais sous des applaudissements nourris.

La durée de la transition n’a pas été précisée, mais l’heure est à la formation d’un gouvernement.

C’est dans ce contexte que l’opposition qui avait difficilement créé un front commun contre Ali Bongo Ondimba semble partagée entre la participation à la transition politique et la revendication d’un nouveau décompte des voix.

En attendant, la vie semble reprendre son cours avec la réouverture des frontières et la reprise de toutes les activités économiques des grands groupes pétroliers, miniers et forestiers.

Le 30 août dernier, le général Brice Olengui Nguema alors commandant de la garde présidentielle, a mis fin à 55 ans de règne des Bongo sur la politique Gabonaise. Il a renversé Ali Bongo par un coup d’Etat alors que le centre gabonais des élections venait de l’annoncer vainqueur de la présidentielle du 26 août devant Albert Ondo Ossa.

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