Le Burkina Faso convoque l’ambassadeur du Ghana suite à une controverse sur la présence de Wagner (Others)

L'ambassadeur du Ghana au Burkina Faso Boniface Gambila Adagbila a été convoqué à une "audience urgente" vendredi, au ministère des Affaires étrangères, suite aux propos du président ghanéen Nana Akufo-Addo qui avait déclaré mardi, à Washington que le Burkina Faso a passé un "accord" avec le groupe russe de sécurité privée Wagner, a rapporté l’Agence d’information du Burkina (AIB, officielle).

Selon l’AIB, Ouagadougou a également rappelé son ambassadeur à Accra, le Général Pingrenoma Zagré pour "consultation".

Une source au sein du ministère de la communication a confirmé l’information à l’Agence Anadolu, précisant qu’un communiqué sera diffusé au terme de ces consultations.

Le président ghanéen Nana Akufo-Addo avait affirmé, mardi à Washington où il participait au sommet États-Unis – Afrique, que le Burkina Faso a fait appel aux services de la compagnie militaire privée russe, Wagner pour lutter contre les groupes "terroristes".

"Aujourd'hui, les mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a maintenant conclu un arrangement avec le Mali pour que les forces Wagner présentes dans ce pays puissent intervenir au Burkina", a déclaré Nana Akufo-Addo.

Le président ghanéen a signalé qu’"une mine dans le sud du Burkina" a été attribuée au groupe Wagner "en guise de paiement" de ses services.

Confronté à une crise sécuritaire alimentée par des attaques terroristes depuis 2015, en plus des actions internes de reconquête du territoire, le Burkina Faso s’est également engagé à diversifier ses partenariats dans le domaine militaire afin d’intensifier la lutte contre le terrorisme. Ce choix est notamment motivé par le rejet grandissant des populations de la présence française sous toutes ses formes.

Le Premier ministre de la transition du Bukina Faso, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, avait également souhaité au début de décembre un engagement plus ferme de la Chine pour appuyer le pays dans la lutte contre le terrorisme, à travers notamment la fourniture d'armements.

Suite à quoi, les autorités burkinabè ont donné, en Conseil des ministres, leur accord pour l’octroi d’un nouveau permis d’exploitation d’une mine d’or à la société russe Nordgold Yimiougou SA dans la commune de Korsimoro, province du Sanmatenga, dans la région du Centre-Nord du pays.

Le permis d’exploitation de ce gisement qui couvre une superficie de 31,44 km2 pour une production totale estimée à 2,53 tonnes d’or, est prévu pour quatre ans, selon un rapport du Conseil des ministres burkinabé.

Par ailleurs, le media panafricain "Jeune Afrique" rapporte que le Chef du gouvernement burkinabè effectue, une visite en Russie.

On observe de même source que cette visite qui se passe sans tapage médiatique est la première sortie du Premier ministre burkinabè hors du continent depuis sa prise de fonction.

AA