Le chef du parti d'extrême droite Stram Kurs (Ligne dure), a brûlé un exemplaire du livre saint des musulmans dans le sud de Linkoping - Archives (AA)

La Turquie a fermement condamné, lundi, l’acte islamophobe survenu en Suède au cours duquel un politicien d'extrême droite a brûlé le saint Coran, livre sacré des musulmans.

"En ce mois sacré du Ramadan, nous condamnons dans les termes les plus vifs les attaques et les provocations visant l'islam, les musulmans, le Coran et les lieux de culte dans différentes parties du monde", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Les attaques ignobles perpétrées en Suède contre notre livre saint, le Coran, ont montré que les leçons n'ont pas été tirées du passé, que l'on hésite encore à prévenir les actes de provocation islamophobes et racistes, et que les crimes haineux sont ostensiblement et ouvertement tolérés sous couvert de la liberté d'expression", ajoute le ministère.

Et de souligner que la Turquie continuera à lutter contre la menace que représente la mentalité islamophobe et raciste.

Ankara appelle tous les pays et toutes les organisations internationales à prendre les mesures qui s'imposent face à l'islamophobie et au racisme, ajoute le communiqué.

Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a également condamné cette offense islamophobe dont la Suède a été le théâtre.

"Je condamne le racisme qui va jusqu'à brûler le Coran en Suède et la mentalité qui le nourrit", a déclaré Kalin sur Twitter.

Jeudi, Rasmus Paludan, le chef du parti d'extrême droite Stram Kurs (Ligne dure), a brûlé un exemplaire du livre saint des musulmans dans le sud de Linkoping, selon les médias.

Paludan a également menacé de procéder à un autodafé d’exemplaires du Coran lors de rassemblements extrémistes.

Les protestations se sont poursuivies dans certaines régions du pays depuis cette provocation, selon le quotidien suédois Expressen.

Trois personnes ont été blessées, dimanche, dans la ville de Norrkoping, dans l'est de la Suède, lorsque la police aurait ouvert le feu contre des manifestants qui protestaient contre l’autodafé du Coran.

Le département de la police de Norrkoping a déclaré, dans un communiqué, que les agents ont tiré en l'air pour empêcher les manifestants de s'en prendre à eux et que les blessés, qui sont actuellement traités dans un hôpital, semblent avoir été touchés par des balles qui ont ricoché.

Des manifestations ont éclaté dans les villes de Malmö, Norrkoping et Jonkoping ainsi que dans la capitale Stockholm. 125 véhicules de police ont été endommagés et 34 agents blessés, tandis que 13 personnes ont été arrêtées.

AA