La Russie salue les efforts de la Turquie concernant l'accord céréalier / Photo: Reuters (Reuters)

Lors d'une conférence de presse tenue à Moscou vendredi, Vershinine a déclaré que la Turquie et la Russie restaient en contact sur la conduite à tenir après l’expiration de l'accord céréalier.

Le diplomate a indiqué que des contacts au plus haut niveau étaient en cours, ajoutant que la question de la sécurité de la navigation en mer Noire serait à l'ordre du jour des futurs entretiens entre les présidents russe et turc.

Il a qualifié les relations entre les deux États voisins de "bonnes et solides", qui résultent d'une "longue histoire et d'une compréhension profonde et mutuelle de la situation dans la région".

M. Vershinine a indiqué que le centre de coordination conjoint d'Istanbul constituait "un élément important" de l'accord conclu l'année dernière entre les Nations unies et la Turquie, qui a permis de garantir le passage en toute sécurité de plus de 32 millions de tonnes de céréales ukrainiennes.

"J'ai eu des entretiens à la fois à Moscou et à Ankara, et j'apprécie grandement les compétences professionnelles, les connaissances et le potentiel de mes collègues turcs", a-t-il ajouté.

Le responsable russe a expliqué que Moscou et Ankara "continueront inévitablement à communiquer afin de parvenir à des résultats qui profiteront à la fois à la Russie, à la Turquie, ainsi qu'à la stabilité dans la région".

Relance de l'accord sur les céréales

M. Vershinine a insisté sur la nécessité de dissocier l'accord céréalier de la mer Noire du mémorandum signé entre la Russie et l’ONU.

“L’accord céréalier avait été conclu pour une durée de 120 jours, puis prolongé par consentement des parties, avant de devenir caduc lorsque la Russie n'a pas donné son accord pour une nouvelle prolongation. Or le mémorandum entre la Russie et l’ONU a été signé pour trois ans et reste en vigueur, mais peut être résilié à la discrétion de l'une ou l'autre des parties” a-t-il précisé.

Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères, l'accord céréalier s'est éloigné de son objectif initial qui prévoyait la distribution d'aide humanitaire aux pays dans le besoin.

Citant les données de l'ONU, il a souligné qu'au lieu de livrer du blé à l'Afrique, les cargaisons livraient du maïs à l'Europe, et que sur l'ensemble des céréales expédiées d'Ukraine, moins de 3 % atteignaient les côtes africaines.

La Russie sera prête à soutenir la reconduction de l'accord lorsque des progrès seront réalisés dans la mise en œuvre du mémorandum Russie-ONU, a souligné le diplomate.

M.Vershinine a également mis en garde contre toute tentative de poursuivre les expéditions sans les garanties de sécurité de la Russie, affirmant que l'option d'une escorte militaire des navires transportant des denrées alimentaires en provenance d'Ukraine, en dehors de l'accord céréalier, est "dangereuse et irréalisable".

Moscou a suspendu lundi sa participation à l'accord céréalier signé en juillet 2022 à Istanbul, estimant que le volet de l'accord concernant la Russie n'avait pas été mis en œuvre. Elle avait demandé un assouplissement des restrictions bancaires et la possibilité d'exporter ses engrais avant de renouer avec l'accord.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté son homologue russe Vladimir Poutine à relancer l'accord et également appelé les pays occidentaux à prendre en compte les revendications de la Russie.

Agences