Une militante lors d'une manifestation à Londres en vue de la libération de Julian Assange  / Photo: AA (AA)

L’ONU, par la voix de sa rapporteuse sur la torture, Alice Jill Edwards, a invité le Royaume-Uni à ne pas extrader le fondateur de WikiLeaks Julian Assange vers les États-Unis pour y être jugé pour avoir révélé des milliers de documents secrets de l’armée américaine détaillant ses exactions en Irak et en Afghanistan.

La santé mentale du fondateur de WikiLeaks s’est dégradée et son éventuelle extradition vers les États-Unis pourrait aggraver sa situation, a mis en garde la responsable onusienne dans un communiqué.

“Julian Assange souffre d’un trouble dépressif de longue date et récurrent”, a expliqué Alice Jill Edwards. Il a été reconnu comme risquant de se suicider. Aux États-Unis, il fait face à de nombreuses charges, dont certaines relevant de l’Espionnage Act de 1917 pour les diffusions illégales présumées de documents et autres câbles diplomatiques via WikiLeaks.

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Si Assange est extradé, il pourrait être détenu dans un isolement prolongé en attendant son procès, ou en tant que prisonnier. S’il est reconnu coupable, il pourrait être condamné à une peine allant jusqu’à 175 années de prison.

En cas d’extradition vers les États-Unis, Londres violerait ses engagements internationaux, a mis en garde Jill Edward.

“Le risque qu’il soit placé en isolement cellulaire, en dépit de son état mental précaire, et de recevoir une peine potentiellement disproportionnée pose des questions sur la compatibilité de l’extradition de M. Assange avec les obligations du Royaume-Uni vis-à-vis du droit international”, a poursuivi la rapporteuse spéciale des Nations unies.

Elle a fait allusion à un ensemble de textes juridiques dont le Royaume-Uni est signataire dont le Pacte international relatif aux droits civils et politiques – qui en son article 7, il dispose que “nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants”, l’article 3 de la Convention des Nations unies contre la torture – qui stipule qu’”aucun État partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre État où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture” – et enfin l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme – qui proclame que “nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants “.

Arrêté le 11 avril 2019 dans les locaux de l’ambassade équatorienne de Londres, Julian Assange est détenu en isolement à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres.

Les 20 et 21 février prochain, la Haute Cour de Londres doit se pencher sur le dernier recours du journaliste australien. En cas de rejet de sa requête, il pourra encore saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

TRT Français et agences