La Norvège relève le niveau d’alerte militaire sur fond de tension avec la Russie (Reuters)

La Norvège, pays membre de l'Otan qui partage une frontière avec la Russie dans l'Arctique, va relever son niveau d'alerte militaire, a annoncé son Premier ministre lundi, tout en soulignant qu'aucune menace directe n'avait été détectée contre le royaume.

"La défense va à partir de demain (mardi, ndlr) accroître son niveau d'alerte en Norvège", a déclaré Jonas Gahr Støre lors d'une conférence de presse. "Nous n'avons aujourd'hui aucune raison de croire que la Russie veuille entraîner la Norvège ou un autre pays directement dans la guerre, mais la guerre en Ukraine fait qu'il est nécessaire pour tous les pays de l'Otan d'être davantage sur leurs gardes", a-t-il ajouté.

Dans un contexte de fortes tensions entre Moscou et l'Occident, les services de contre-espionnage norvégiens (PST) ont annoncé, vendredi dernier, l'arrestation d'un individu se présentant comme un chercheur brésilien et qui a été qualifié de “gros poisson du renseignement russe”.

Admis au cours de l'automne 2021 comme conférencier à l'université norvégienne de Tromsø, dans la région stratégique de l'Arctique, le soi-disant chercheur a été arrêté par la police et placé, dans un premier temps, en détention pour violation des lois sur l'immigration, en vue d'une expulsion.

Les services norvégiens affirment qu'il s'agit en réalité d'un Russe agissant pour le compte des renseignements russes. Une enquête a été ouverte depuis pour "espionnage illégal dirigé contre des secrets d'Etat de nature à nuire aux intérêts fondamentaux de la nation", des faits passibles de trois ans de prison.

Réagissant par ailleurs au sabotage des gazoducs Nord Stream en mer Baltique, la Norvège avait annoncé qu'elle allait limiter l'accès des bateaux de pêche russes à ses ports, durcissant ainsi ses mesures de sécurité.

Les chalutiers russes ne pourront plus accoster que dans trois ports norvégiens et devraient pour cela se soumettre à des contrôles de sécurité, avait indiqué la ministre des Affaires étrangères Anniken Huitfeldt.

Le gouvernement norvégien s’était, toutefois, abstenu de donner suite aux demandes de fermeture totale des ports norvégiens comme réclamé par l’opposition, en faisant valoir que la gestion partagée des ressources halieutiques impose de maintenir le contact avec Moscou.

Les chalutiers russes débarquent souvent leurs prises dans les ports norvégiens, ce qui bénéficie aussi à l'économie locale. Oslo les a exemptés des sanctions imposées à la marine commerciale russe après l'invasion de l'Ukraine.

Agences