Luis Vassy, directeur de cabinet du ministre français des Affaires étrangères et européennes, lors d'une réunion sur la situation au Niger suite au coup d'Etat / Photo: AFP (AFP)

"Face à la dégradation de la situation sécuritaire au Niger, et profitant du calme relatif dans Niamey, une opération d'évacuation par voie aérienne est en cours de préparation depuis Niamey", selon le message, qui précise qu'"elle aura lieu très prochainement et sur un laps de temps très court".

A Paris, le ministère des Affaires étrangères a confirmé qu'"une évacuation est en cours d'organisation et interviendra très rapidement".

Le message aux Français indique que "cette opération d'évacuation (...) a fait l'objet d'une coordination avec les forces nigériennes".

Il précise aux ressortissants français que la date, l'horaire exacts et le lieu du point de rassemblement et de départ leur seront communiqués le plus rapidement possible et qu'ils devront "rejoindre le point de rassemblement" par leurs "propres moyens".

La France, ex-puissance coloniale dans la région et soutien indéfectible du président Bazoum, apparaît comme la cible privilégiée des militaires qui l'ont renversé.

Ils l'ont accusée lundi de vouloir "intervenir militairement", ce qu'a démenti la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna.

"C'est faux", a-t-elle déclaré sur la chaîne BFMTV. "Il faut démonter les intox et ne pas tomber dans le panneau", a-t-elle également déclaré à propos des slogans anti-français qui ont notamment fleuri lors d'une manifestation devant l'ambassade de France à Niamey dimanche.

"Déclaration de guerre"

Des milliers de manifestants favorables au putsch militaire ont voulu entrer dans l'ambassade de France avant d'être dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes.

Les putschistes nigériens ont affirmé que les tirs de gaz lacrymogène avaient fait "six blessés, pris en charge par les hôpitaux" de la capitale.

Le président français Emmanuel Macron avait menacé dimanche de répliquer "de manière immédiate et intraitable" à toute attaque contre les ressortissants de la France et ses intérêts au Niger.

Lundi soir, Ouagadougou et Bamako ont affirmé que toute intervention militaire pour rétablir Mohamed Bazoum serait considérée "comme une déclaration de guerre" à leurs deux pays et "entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), ainsi que l'adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger".

Ils ont ajouté, dans un communiqué commun, qu'ils "refusent d'appliquer" les "sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les autorités nigériennes" décidées par la Cédéao à Abuja.

Agences