SVB (Others)

Vendredi, la Fed souligne en premier lieu l'incapacité de la direction de Silicon Valley Bank (SVB) à "gérer leurs risques" mais elle reconnaît également ne pas avoir pris les décisions appropriés une fois les risques connus.

Mais elle admet aussi avoir sa part de responsabilité dans cette faillite qui a fait trembler pendant plusieurs semaines le système bancaire américain et continue d'avoir des répercussions.

En premier lieu, les "superviseurs n'ont pas pleinement apprécié l'étendue des vulnérabilités" de la banque, estime le rapport, à mesure que cette dernière gagnait "en taille et en complexité".

Mais plus encore, quand bien même "les vulnérabilités ont été identifiées", son organisme de supervision n'a pas "réagi suffisamment pour s'assurer que SVB avait réglé suffisamment rapidement les problèmes" soulevés.

"La Réserve fédérale n'a pas su prendre les décisions suffisamment fortes qui étaient nécessaires", a reconnu le vice-président de la Fed, en charge de la supervision, Michael Barr, dans un courrier accompagnant le rapport.

"Je salue ce rapport approfondi et autocritique, et je suis d'accord et soutiens les recommandations visant à renforcer nos règles et nos pratiques de supervision", a de son côté déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, cité dans un communiqué.

Le rapport propose en effet une série d'actions à mettre en place par la banque centrale américaine, notamment en imposant un renforcement des réserves concernant les banques de taille moyenne.

Jusqu'ici les Etats-Unis imposaient l'application des règles dites de "Bâle III" uniquement à ses plus gros établissements, une quinzaine au total.

"Bâle III", vaste éventail de réformes internationales du secteur bancaire, a été engagé après la crise financière de 2008-2009 afin de renforcer la solidité des banques. De nombreuses mesures ont été prises mais certaines réformes doivent encore être finalisées, tout particulièrement aux Etats-Unis.

Mais la faillite de plusieurs banques régionales, dans la foulée de la chute de SVB, et les difficultés que traversent une autre, First Republic, l'incitent désormais à "renforcer la résilience du système financier et ne pas se concentrer uniquement sur des risques spécifiques".

"Après la faillite de Silicon Valley Bank, nous devons renforcer la supervision et la régulation de la Réserve fédérale en nous basant sur ce que nous avons appris", a souligné Michael Barr, ajoutant que ce rapport était "la première étape de ce processus".

Les propositions en ce sens sont prévues dans un second temps.

Plus largement, le rapport rappelle néanmoins que le système financier américain reste "solide et résilient, avec un niveau de capital et de liquidité élevé", ajoutant que SVB était "une exception du fait de son modèle commercial très concentré".

AFP