Journée de manifestations aux États-Unis pour le contrôle des armes (AP)

Des dizaines de milliers d'Américains vont manifester ce samedi à Washington et dans d'autres villes des États-Unis pour faire pression sur le Congrès afin qu'il durcisse la législation sur les armes à feu après le choc de la tuerie d'Uvalde, qui a coûté la vie à 19 enfants au Texas.

March for Our Lives (MFOL, Marche pour nos vies), une organisation fondée par les élèves rescapés d'un autre massacre, celui du lycée de Parkland, en Floride, en 2018, annonce plus de 450 rassemblements à travers le pays, à New York, Los Angeles et Chicago notamment.

Il y a cinq ans, la marche organisée à Washington quelques semaines après la mort de 17 personnes au lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland avait vu converger des centaines de milliers de manifestants vers la capitale fédérale, sans pour autant conduire à une révision des règles sur le port et l'achat des armes à feu, systématiquement bloquée par les républicains.

Ce samedi, l'événement de Washington n'a qu'un message à transmettre : dénoncer l'inaction des responsables politiques qui tuent les Américains.

"Nous ne vous permettrons plus de ne rien faire quand des gens continuent de mourir", a prévenu l'un des dirigeants de MFOL, Trevon Bosely, dans un communiqué.

MFOL demande notamment l'interdiction des fusils d'assaut, le contrôle généralisé des antécédents des acquéreurs d'armes à feu et un système national d'enregistrement des propriétaires.

La Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a adopté mercredi un ensemble de mesures ambitieuses de contrôle des armes, mais celui-ci n'a aucune chance d'être approuvé par le Sénat où les républicains, forts de la moitié des sièges, s'opposent à tout encadrement en invoquant le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis qui garantit à tout citoyen le droit de posséder une arme.

Un groupe bipartite de négociateurs du Sénat dit œuvrer à un accord porteur de changements beaucoup plus modestes, visant par exemple à inciter les États à voter des lois dites d'"alerte rouge" permettant aux autorités d'empêcher les individus considérés comme dangereux pour la société de se procurer des armes.

Le 24 mai dernier, un homme âgé de 18 ans a massacré au fusil d'assaut 19 enfants et deux enseignantes dans une école élémentaire d'Uvalde, au Texas.

Dix jours plus tôt, un autre jeune homme équipé d'un fusil semi-automatique a tué dix personnes dans un supermarché de Buffalo, dans l'État de New York. Les victimes étaient afro-américaines et les autorités ont dénoncé un acte raciste.

Reuters