Joe Biden - Kisida Fumio gorusmesi / Photo: AA (AA)

Le Japon a réagi samedi aux commentaires du président américain Joe Biden, qui avait qualifié son allié asiatique de "xénophobe", à l'instar de la Chine et de la Russie, Tokyo jugeant cette désignation "regrettable" et erronée.

Lors d'une réunion de campagne mercredi, M. Biden a mis dans le même sac ses alliés, le Japon et l'Inde, et ses rivaux, la Chine et la Russie, en affirmant que les quatre puissances économiques étaient en difficulté en raison de leur refus d'accepter des immigrants.

"Pourquoi est-ce que la Chine cale tellement sur le plan économique? Pourquoi est-ce que le Japon a des problèmes? Et la Russie? Et l'Inde? Parce qu'ils sont xénophobes. Ils ne veulent pas d'immigrés", a dit le président américain, selon des propos dont la retranscription n'a été rendue publique que jeudi.

En réponse, Tokyo a déclaré samedi qu'il était "regrettable que des commentaires ne reposant pas sur une compréhension exacte de la politique du Japon aient été formulés", selon un communiqué du gouvernement.

Les remarques de M. Biden interviennent moins d'un mois après qu'il a organisé un somptueux dîner d'Etat pour le Premier ministre japonais Fumio Kishida, une marque de faveur diplomatique rare.

La Maison Blanche a rapidement cherché à atténuer cette critique inattendue du chef d'Etat américain envers le Japon.

"Le point de vue que défendait le président, et je pense que dans le monde entier les gens en sont conscients, c'est que les Etats-Unis sont un pays d'immigrés, c'est dans notre ADN", a expliqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, jeudi dans un entretien avec la presse.

Tokyo a fait savoir que cette clarification avait été entendue.

"Nous avons pris connaissance de l'explication du gouvernement américain selon laquelle les commentaires en question n'ont pas été faits dans le but de nuire à l'importance et à la pérennité des relations entre le Japon et les Etats-Unis", indique le communiqué.

Le démocrate de 81 ans participait à une réunion de campagne consacrée aux Américains d'origine asiatique lorsqu'il a fait cette remarque.

Il briguera en novembre un second mandat, face à l'ancien président républicain Donald Trump.

Ces événements de campagne ne sont ni filmés ni enregistrés, mais une poignée de journalistes y assistent et en font un compte-rendu écrit.

Si la Chine et la Russie sont des rivales des Etats-Unis, ses propos sur le Japon et l'Inde ont de quoi surprendre.

Joe Biden s'est astreint, depuis qu'il est président, à resserrer les liens avec les alliés de l'Amérique en Asie, et en particulier avec New Delhi et Tokyo.

AFP