Après son interview sur BFM, Emmanuel Macron a visité le site des épreuves de Taekwandoo qui auront lieu au Grand Palais à Paris / Photo: Reuters (Reuters)

La mise en scène était soignée: Un plateau blanc dans la grande salle du Grand Palais à Paris, là où auront lieu les épreuves d’escrime et taekwondo. On est à 100 jours des Jeux Olympiques qui vont débuter le 26 juillet prochain.

Autour du président, plusieurs personnes, un athlète paralympique, Rémy Boulé (médaillé de bronze paralympique en paracanoë -2021), David Douillet (double Champion Olympique de Judo -1996 et 2000), Marion Bartoli (ex-numéro 1 française et vainqueur de Wimbledon -2013) et la journaliste de BFM Apolline de Malherbe.

Mais situation de crise oblige, la première question a concerné la situation au Proche-Orient. Le président français a dit craindre une escalade. Emmanuel Macron a répété que la France était au côté d’Israël dans cette crise, elle est intervenue à la demande des Jordaniens, car des missiles ont survolé l’espace aérien du royaume hachémite. “Aujourd’hui, nous allons tout faire pour éviter l’embrasement c'est-à-dire l’escalade.” Emmanuel Macron a estimé qu’il fallait isoler encore plus l’Iran en augmentant les sanctions. Nous voulons “retrouver un chemin de paix dans la région, c’est pour cela que nous appelons à la prudence sur Rafah,” a conclu le président.

La France une nation de sport ?

Ensuite, place au sport. Le président a parlé des valeurs de tolérance, de compétition, des valeurs du sport où les adversaires sur le terrain ne sont pas des ennemis. L’olympisme peut apporter beaucoup de choses lorsque les armes se taisent, c’est un exemple de cohabitation, a-t-il déclaré.

Et dans la tête du président, c’est par exemple à l’école que le sport peut aider à gérer les problèmes de comportement. Ce travail doit continuer dans les associations locales sportives. Le sport apprend des valeurs sociales, a-t-il encore insisté: “respecter des règles, respecter son entraîneur, jouer en groupe pour le groupe. Des valeurs qui sont utiles en société.”

Au-delà de l’enthousiasme philosophique du président pour les valeurs de l’Olympisme, restent des questions très concrètes. Paris n’est pas prête pour les JO à 100 jours de l’évènement. Il y a d’abord la sécurité de la cérémonie d’ouverture qui doit avoir lieu sur la Seine. Le président français s’est voulu rassurant et promet qu’en cas de menace, la cérémonie d’ouverture sera transférée au Stade de France. Il y aurait également un plan C, une deuxième solution de repli.

Des jeux exemplaires.

Et la grogne sociale avec la CGT qui a déposé un préavis de grève qui court jusqu'à la fin des jeux paralympiques ! N’y a-t-il pas risque de perturbations sur les JO ? Emmanuel Macron balaie les inquiétudes d’une petite phrase: “je fais confiance, les syndicats seront à nos côtés. Oui à la trêve olympique.” Mais les négociations avec les syndicats sont loin d’être bouclées car les services de l’État comme les hôpitaux, ou les transports demandent des primes, des embauches et le paiement de leurs heures supplémentaires.

La polémique sur le choix d’Aya Nakamura ? Le président s’est dit choqué par les réactions racistes. Selon lui, l’artiste franco-malienne doit faire partie de la cérémonie d’ouverture comme plus de 100 artistes qui vont être associés aux Jeux, a-t-il souligné.

Le coût des Jeux a bien sûr été évoqué, et Emmanuel Macron se veut encore une fois rassurant : les Jeux financent les Jeux ! En d’autres termes, la vente des billets, le tourisme, l’activité économique financent la facture de la construction des infrastructures et l’organisation de la compétition. Une affirmation un tantinet optimiste, sachant qu’aucune ville olympique n’a encore réussi à rentrer dans ses fonds après les Jeux. Le coût global des Jeux avoisine aujourd’hui les 9 milliards, et la France a investi 2 milliards d’argent public, selon Emmanuel Macron. . Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, lui, ne fait pas les mêmes calculs. Fin mars, il estimait que la facture avoisinera les 4 à 5 milliards d'euros.

Mais Emmanuel Macron ne veut pas gâcher la fête avec des comptes. Il a surtout insisté sur ce qui va rester pour les Franciliens après les Jeux: une piscine olympique en Seine Saint Denis où 60% des enfants ne savent pas nager, 4000 logements et bureaux, 80 entreprises françaises qui ont signé des contrats, 2000 emplois créés, l’extension de la ligne de métro 14, l'assainissement de la Seine et de la Marne qui permettra d’ouvrir des centres nautiques le long de ces cours d’eau. Pour le clin d'œil, ajoutons qu’Emmanuel Macron a promis de nouveau de se baigner dans la Seine, mais sans donner de date précise.

Le président Macron avait glissé dans son dossier un exemplaire d’une médaille d’or des JO de Paris. Une médaille où apparaît la Tour Eiffel. La France espère arriver dans le TOP 5 des nations à la fin des jeux olympiques, ce qui correspondrait à 40 ou 50 médailles. Et en bon VRP des JO de Paris, il a conclu son entretien avec optimisme: “Soyez derrière vos athlètes, on va les faire ces jeux; on va les réussir, on va les faire très grands !”

TRT Francais