Le traumatisme des enfants de Gaza, principales victimes de la guerre israélienne. / Photo: AA (AA)

Chaque année, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres publie un rapport dans lequel il répertorie les violations des droits des enfants dans des zones de conflit à travers le monde.

Il liste en annexe les responsables de ces violations dont les victimes comptent des enfants tués et mutilés, victimes de recrutements, enlèvements ou violences sexuelles.C’est ce que l’ONU qualifie de “liste de la honte”.

Israël omis

Même si la “liste noire” de 2022 est antérieure à la guerre israélienne à Gaza, l’absence d’Israël avait déjà fait débat. “Cela envoie un message mitigé sur la volonté de l'ONU de tenir les gouvernements puissants responsables”, avait déploré Jo Becker, la responsable du plaidoyer chez Human Right Watch.

“Le rapport du secrétaire général a révélé que les forces israéliennes étaient responsables de 975 enfants blessés et de 110 attaques contre des écoles et des hôpitaux en 2022. L'ONU a attribué plus de 6 700 enfants palestiniens victimes aux forces israéliennes de 2015 à 2020”, a-t-elle ajouté.

L’opinion publique s’attend à ce qu’Israël intègre la “liste de la honte” de 2023, au regard des violences infligées aux enfants à Gaza, chose qu’Israël craint.

La guerre à Gaza a tué plus d’enfants en quatre mois qu’en quatre ans dans le monde, s'alarme l’agence onusienne, “Unrwa”, qui y voit “une guerre contre les enfants”.

Selon un dernier bilan des autorités sanitaires de l’enclave assiégée, la guerre à Gaza a tué 15.000 enfants.

“C’est stupéfiant. Le nombre d’enfants tués en un peu plus de 4 mois à Gaza est plus élevé que le nombre d’enfants tués en 4 ans de guerres dans le monde entier “, a écrit le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini sur X en mars dernier.

“La stigmatisation attachée à la liste de la honte du secrétaire général est considérable. Israël et d'autres pays ont eu recours à un lobbying agressif et, dans certains cas, même au chantage de l'ONU, pour ne pas figurer sur la liste des pires contrevenants”, explique la responsable du lobbying de Human Right watch.

Jo Becker explique en outre que la seule issue crédible est de signer et de mettre en œuvre un plan d'action concret avec l'ONU pour mettre fin aux violations. “Le secrétaire général doit tenir tous les gouvernements responsables de leurs violations, quelle que soit leur puissance”, a-t-elle lancé.

Si Israël intègre cette “liste de la honte”, sur décision du Secrétaire général de l’ONU, la décision sera valable pour quatre ans. Ce serait alors un moyen de pression supplémentaire, à même de détourner les investisseurs et d’intensifier les boycotts internationaux de ce pays.

Déjà pointé du doigt par la CIJ pour génocide à Gaza, en plus d’un Premier ministre dans le collimateur de la CPI pour crimes de guerre, l’annonce le mois prochain de la “liste de la honte” de l’ONU est un défi de plus pour les dirigeants Israéliens.

La Russie mise à l’index

Les forces armées russes et “groupes armés affiliés” sont les derniers à intégrer cette liste en 2022, aux côtés d’organisations terroristes comme Daech, Al-Qaïda et Boko Haram.

L’ONU s’est basée sur le nombre d'enfants tués et blessés et des attaques menées contre des hôpitaux et des écoles en Ukraine.

Les Nations unies ont ainsi confirmé le nombre de 477 enfants tués en Ukraine en 2022, dont 136 morts attribuées aux forces russes et groupes affiliés et 80 aux forces armées ukrainiennes.

Dans les détails, l’on dénombre 909 cas d'enfants mutilés, dont 518 attribués aux forces russes et groupes affiliés et 175 aux forces ukrainiennes.

Un total de 461 attaques ont ciblé des écoles, 290 des hôpitaux, soit un total de 751 dont deux tiers attribués aux forces russes et groupes affiliés.

“L'ONU a vérifié plus de 24 000 cas dans lesquels des forces ou des groupes armés ont tué ou blessé des enfants, les ont soumis à des violences sexuelles, des enlèvements ou enrôlés comme soldats, ou ont attaqué des écoles et des hôpitaux. Plus de la moitié des violations ont eu lieu en République démocratique du Congo, en Israël/Palestine, en Somalie, en Syrie et en Ukraine”, s’est indigné Jo Becker, directrice du plaidoyer à Human Right Watch.


TRT Français et agences