Trupat e palestinezëve të vrarë nga ushtria izraelite dorëzohen në Gaza. / Photo: AA (AA)

L'armée israélienne a intensifié ses frappes sur la bande de Gaza mercredi, affirmant que ses opérations pourraient se prolonger pour “plusieurs mois" malgré les inquiétudes croissantes au niveau humanitaire.

Sur le terrain palestinien, les forces israéliennes sont engagées dans des combats à Khan Younès (sud) et étendent leurs opérations dans les camps du centre, selon le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.

Mardi soir, un ordre d'évacuation a été émis pour les habitants du camp d'al-Bureij (centre) et des environs. Certains avaient déjà fui jusqu'à Rafah, transportant leurs bagages empilés sur le toit de leurs voitures.

Le bilan humain s'aggrave, avec plus de 240 personnes tuées au cours des 24 dernières heures, selon le ministère de la Santé de Gaza. 80 corps de Palestiniens ont été acheminés vers une fosse commune à Rafah pour y être enterrés, une scène déplorée par Marwan al-Hams, chef du comité d'urgence sanitaire à Rafah.

Face à cette situation, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a de nouveau exprimé sa “profonde inquiétude” face aux bombardements israéliens continus sur le centre de Gaza, appelant à une “distinction claire entre civils et combattants”.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé une "intensification" des frappes sur Gaza, lors d'une visite à l'Agence spatiale israélienne.

Cependant, malgré cette intensification, le chef d'état-major de l'armée, Herzi Halevi, a averti que le conflit à Gaza pourrait s'étendre sur plusieurs mois, soulignant que "les objectifs de cette guerre ne sont pas faciles à atteindre".

Efforts diplomatiques

Sur le plan diplomatique, après l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité demandant une aide "à grande échelle", l'ONU a nommé une coordinatrice pour l'aide humanitaire à Gaza. Le Croissant-Rouge palestinien a reçu 41 camions d'aide et sept ambulances via le poste-frontière de Rafah, mais cela reste insuffisant selon l'Organisation mondiale de la Santé.

La France s'est dite mardi "gravement préoccupée" par l'intensification et la prolongation des combats et a appelé "avec force" à "une trêve immédiate conduisant à un cessez-le-feu".

L'émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, dont le pays avait mené une médiation ayant permis une trêve fin novembre, s'est entretenu dans la nuit avec le président américain Joe Biden de la situation.

Les deux dirigeants ont discuté des efforts nécessaires "pour apaiser la situation et arriver à un cessez-le-feu permanent", a affirmé la diplomatie qatarie dans un communiqué.

A Washington, la Maison Blanche a évoqué des discussions pour la "libération" des otages détenus par le Hamas, y compris de "citoyens américains", et pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.

Le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer s'est pour sa part entretenu avec Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, de la libération d'otages, d'une "différente phase" de la guerre, “plus ciblée contre des chefs du Hamas”, et du déploiement de l'aide à Gaza.

Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de 105 otages contre 240 prisonniers palestiniens, et l'entrée à Gaza d'un important volume d'aide.

Les craintes d'une extension du conflit augmentent, avec des incidents signalés en Cisjordanie occupée, à la frontière israélo-libanaise et en mer Rouge. Les États-Unis ont détruit douze drones et cinq missiles tirés par les rebelles Houthis en mer Rouge.

Dans ce contexte complexe, les médiateurs, en particulier égyptiens et qataris, n'ont pas encore réussi à obtenir une nouvelle pause humanitaire, laissant planer l'ombre d'une escalade régionale.

Israël a juré de “détruire” le Hamas, en réponse à l'attaque du 7 octobre qui aurait fait environ 1 140 morts, selon les autorités israéliennes. Environ 250 personnes ont été enlevées, dont 129 restent détenues à Gaza.

Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont déjà causé 20 915 morts et 54 918 blessés, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Selon l'ONU, 85% des 2,4 millions habitants de Gaza ont été déplacés par la guerre, et la situation humanitaire dans l’enclave demeure critique avec la famine qui menace et la plupart des hôpitaux hors service.

TRT Français et agences