Israël: Manifestations et grèves se poursuivent contre Benjamin Netanyahu / Photo: Reuters (Reuters)

Le texte voté lundi restreint la capacité de la Cour suprême à annuler certaines décisions gouvernementales qu'elle jugerait "déraisonnables".

Cette mesure phare de la réforme a été présentée en janvier par le gouvernement ultra-conservateur de Benjamin Netanyahu comme nécessaire pour rééquilibrer les pouvoirs, dénonçant la politisation et l'ingérence de la plus haute juridiction du pays. Les opposants y voient une atteinte à la démocratie.

Alors que les manifestations contre ce projet de loi se multiplient depuis des mois, les contestataires sont descendus dans les rues lundi soir, bloquant des routes et s'opposant aux forces de l'ordre.

"Un jour noir pour la démocratie israélienne", indique une publicité financée par des employés du secteur de la haute-technologie, qui s'affiche sur les principaux quotidiens du pays.

Les Etats-Unis ont qualifié le vote de lundi de "malheureux" et le Royaume-Uni a appelé Israël à maintenir l'indépendance de sa justice.

L'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert a déclaré lundi soir qu'Israël se dirigeait vers une "guerre civile" après l'adoption par la Knesset de loi controversée de la "clause de raisonnabilité", qui limite les pouvoirs de la Cour suprême.

"Il y a une menace, c'est une menace très sérieuse, comme jamais, et nous sommes sur la voie d'une guerre civile", a déclaré Olmert à la chaîne britannique Channel 4.

Interrogé s’il voulait vraiment parler de "guerre civile", Olmert a répondu: "oui, la désobéissance civile avec toutes les répercussions potentielles sur la stabilité de l'État et la capacité du gouvernement à fonctionner en plus de l'obéissance d'une grande partie de la population israélienne à un gouvernement considéré comme illégitime par beaucoup d'Israéliens".

L'ancien chef de l’exécutif israélien a ajouté que le gouvernement menace les fondements de la démocratie israélienne. "Ce n'est pas quelque chose que nous pouvons accepter ou que nous pouvons tolérer", a-t-il noté.

La crise a polarisé la société israélienne, affecté l'économie et s'est étendue à l'armée. Selon les organisateurs des manifestations, des milliers de réservistes volontaires menacent de ne pas se présenter au service si la réforme aboutit. D'ex-cadres de l'armée ont prévenu que les capacités de défense d'Israël pourraient être affectées.

L'ordre israélien des docteurs a appelé les praticiens à une grève de 24 heures dans tout le pays sauf Jérusalem, théâtre d'une escalade de confrontations.

Arrivé au pouvoir pour la première fois en 1996, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui est jugé pour des accusations de corruption qu'il rejette, fait face à sa plus grave crise sur le plan domestique.

Reuters