Henry Kissinger, figure controversée de la diplomatie américaine, est mort à l'âge de 100 ans / Photo: AFP (AFP)

L'ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche et secrétaire d'État américain, Henry Kissinger, est décédé à l'âge de 100 ans.

Dans un communiqué publié sur le site web personnel de Kissinger, il a été annoncé que l'ancien ministre est décédé à l'âge de 100 ans à son domicile dans l'État du Connecticut.

Né dans une famille juive fuyant l'Allemagne nazie, Kissinger a été secrétaire d'État entre 1973 et 1977, pendant les mandats de Richard Nixon et du 38e président des États-Unis, Gerald Ford, et conseiller à la sécurité nationale entre 1969 et 1975.

Kissinger, qui était largement considéré comme le secrétaire d'État américain le plus influent, est réputé pour avoir négocié l'ouverture des États-Unis à la Chine, couronnée par la visite historique du président Richard Nixon à Pékin en 1972, ainsi que pour avoir lancé la politique de détente avec l'Union soviétique, qui a apaisé les relations entre les rivaux de la guerre froide dotés d'armes nucléaires.

Connu pour ses décisions controversées qui ont façonné la politique mondiale, Kissinger a été largement condamné dans son pays et dans le monde, notamment pour son rôle dans le bombardement du Cambodge et l'invasion du sud du Vietnam en 1970.

La campagne de bombardement et l'invasion visaient à briser les lignes de ravitaillement du Nord-Vietnam, ce qui a entraîné une campagne de bombardement massive au cours de laquelle plus de 2,7 millions de tonnes de bombes auraient été larguées sur le pays d'Asie du Sud-Est, selon le musée de l'Holocauste des États-Unis.

En plus de provoquer la mort de nombreux civils et combattants, beaucoup des bombes larguées sur le Cambodge étaient des bombes à sous-munitions qui ont continué à tuer et à mutiler des civils pendant des décennies après la fin de la guerre.

Kissinger a également été critiqué pour avoir soutenu des gouvernements répressifs en Amérique latine dans le but d'étouffer les forces de gauche pendant la guerre froide. Il a notamment soutenu le dictateur chilien Augusto Pinochet après la victoire d'un candidat socialiste dans les urnes, ainsi que les putschistes argentins dans les années 1970.

Les escadrons de la mort et les disparitions visant à éliminer les dissidents ont caractérisé la période qui a suivi le coup d'État, connue en espagnol sous le nom de Guerra Sucia, ou "guerre sale", en Argentine.

AA