Hawaï: le bilan des incendies atteint 96 morts et devrait encore augmenter/ Photo: AFP (AFP)

Ces brasiers d'une intensité et d'une vitesse exceptionnelles ont fait 96 morts à Maui, selon un bilan provisoire dimanche soir, laissant des cadavres difficiles à identifier.

"Aucun de nous ne connaît encore l'ampleur" du désastre, a reconnu John Pelletier, chef de la police de l'île.

L'incendie qui a réduit en cendres la ville balnéaire de Lahaina "a même fait fondre le métal", a précisé M. Pelletier, en appelant les proches de personnes disparues à se soumettre à un test ADN, pour aider à l'identification des victimes.

Les chiens renifleurs en quête des disparus, qui pourraient se compter par centaines, ont encore une immense zone à parcourir : "Nous allons aussi vite que possible. Mais juste pour que vous sachiez : 3%, c'est ce qu'ont fouillé les chiens", a souligné le chef de la police.

"Pas vu venir"

Les circonstances de ces incendies fulgurants, dont la cause n'est pas encore connue, restent floues.

Ils ont pris la population par surprise, ce que beaucoup reprochent aux autorités. "Vous voulez savoir quand on a su qu'il y avait le feu ? Quand il est arrivé devant la maison !", a affirmé Vilma Reed.

Comme de nombreux habitants, elle n'a reçu ni alerte, ni ordre d'évacuation, à cause d'une série d'anomalies.

Les sirènes, utilisées notamment pour les tsunamis, sont restées muettes. Défaillance technique ou décision des opérateurs ? Nul ne sait.

Les alertes officielles à la télévision et la radio, elles, étaient inutiles pour les résidents privés d'électricité.

Enfin, les téléphones n'ont pas pu aider, faute de réseau. Selon des habitants, l'avertissement habituellement envoyé en cas de danger météorologique ou d'alerte enlèvement, n'a pas retenti sur leurs appareils.

Une enquête a été ouverte sur les événements et notamment les décisions prises par les autorités.

La députée de Hawaï Jill Tokuda a déjà reconnu que les autorités avaient "sous-estimé la dangerosité et la rapidité du feu".

Mazie Hirono, sénatrice démocrate de l'archipel, a, elle, déclaré sur CNN ne pas vouloir "chercher à trouver des excuses pour cette tragédie".

"Personne ne l'a vu venir. C'est tout", a résumé John Pelletier.

De nombreux facteurs ont contribué à la dangerosité de ces feux, comme un ouragan au sud-ouest de l'île qui nourrissait des vents très violents et un hiver anormalement sec.

Ils surviennent au milieu d'un été marqué par des événements météorologiques extrêmes sur la planète, liés au réchauffement climatique selon les experts, dont une vague de chaleur intense dans le sud des Etats-Unis et des mégafeux de forêt au Canada.

Face à l'étendue des dégâts, le président américain Joe Biden a indiqué envisager de se rendre à Hawaï, où plusieurs feux de plus petite taille brûlent encore.

AFP