Guerre en Ukraine: le président français espère "la défaite" de la Russie mais refuse de l’"écraser" (Others)

"Je veux la défaite de la Russie en Ukraine, et je veux que l’Ukraine puisse défendre sa position. Mais je suis convaincu qu’à la fin ça ne se réglera pas militairement", a-t-il fait savoir, disant ne pas croire "comme certains, qu’il faut défaire la Russie totalement, l’attaquer sur son sol".

Macron considère en effet que "ces observateurs veulent avant tout écraser la Russie" et assure que "ça n’a jamais été la position de la France et cela ne le sera jamais".

Dans son entretien au JDD, le président français a, par ailleurs, expliqué qu’il considère qu’"aucun des deux côtés ne peut l’emporter entièrement" et que la solution serait "que l’Ukraine mène une offensive militaire qui perturbe le front russe afin de retourner aux négociations".

Selon lui, la Russie n’est pas davantage que l’Ukraine, en capacité de gagner cette guerre "car les effets de la mobilisation ne sont pas aussi importants que prévu, et elle-même a des limites capacitaires".

Enfin, Macron a balayé tout soutien à un éventuel remplacement de son homologue Vladimir Poutine, à la tête du Kremlin.

"Toutes les options autres que Vladimir Poutine au sein du système actuel me paraissent pires", a-t-il tranché à ce propos avant de s’interroger: "Pensons-nous sincèrement qu'une solution démocratique émergera de la société civile russe présente sur place après ces années et en plein conflit? Je le souhaite vivement, mais je n'y crois pas vraiment".

À noter que cet entretien fleuve est publié à quelques jours du premier anniversaire de l'offensive russe en Ukraine et alors qu’Emmanuel Macron, continue de plaider auprès de toutes les instances internationales, pour l’intensification du soutien apporté à l’Ukraine.

Des chars légers livrés "dès la fin de la semaine prochaine" à l'Ukraine annonce le ministre des Armées

Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a pour sa part, annoncé dimanche dans un entretien au Parisien, que des chars de combat légers AMX-10 seront livrés "dès la fin de la semaine prochaine" à l'Ukraine, sans en préciser le nombre.

Ces livraisons coïncideront ainsi avec le premier anniversaire de l'offensive russe en Ukraine, survenue le 24 février 2022.

Début janvier, le président français Emmanuel Macron avait annoncé la décision d'envoyer ces chars, dans le cadre d'une montée en gamme des équipements livrés par l'Otan à l'Ukraine, après de longs mois de réticences par crainte de pousser Moscou à l'escalade.

Le président français n'avait alors pas précisé le nombre de chars qui pourraient être envoyés. "J'assume de ne pas dire le nombre, pour ne pas donner une information stratégique à la Russie", a souligné le ministre des Armées au quotidien français.

Il a en revanche indiqué que les formations des Ukrainiens à ce nouvel équipement étaient "sur le point de s'achever", d'où la livraison "dès la fin de la semaine prochaine".

"De manière générale, le rythme des formations s'accélère, tant sur notre territoire national - avec des formations spécialisées sur les équipements que nous livrons - qu'en Pologne - avec des formations plus généralistes pour des bataillons entiers au rythme de 600 militaires par mois à partir de mars", a-t-il également déclaré.

S'agissant de la livraison potentielle d'avions de combat réclamés avec force par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Sébastien Lecornu souligne qu'il n'y "pas de tabou" mais pointe la complexité des "questions logistiques et pratiques".

Le ministre français n'exclut pas par ailleurs de former des pilotes, à l'instar des Britanniques.

Enfin, il a défendu la position de la France de maintenir "des canaux de discussions avec les Russes à chaque fois où cela était utile", faisant écho aux propos d'Emmanuel Macron.

"C'est le rôle d'une puissance dotée comme la France", a-t-il souligné, rappelant que le président russe Vladimir Poutine menait "cette guerre conventionnelle sous l'ombre de sa dissuasion nucléaire".

"C'est ce qui fait une des différences avec d’autres conflits antérieurs et nous conduit à une maîtrise de l'escalade", a-t-il insisté.

Agences