Guerre à Gaza... Un nouveau massacre à Rafah, les appels à l’apaisement se multiplient / Photo: AFP (AFP)

Les chiffres meurtriers renforcent les appels à l'apaisement de nombreuses diplomaties.

En visite lundi à Tel-Aviv, le chef du Pentagone Lloyd Austin a indiqué que les Etats-Unis allaient continuer à fournir "l'équipement" militaire nécessaire à l'armée israélienne et que Washington ne souhaite pas "imposer un calendrier" à son allié historique pour mettre fin à la guerre.

En parallèle, le ministre américain a insisté sur la nécessité de "réduire les dommages causés aux civils" et de "fournir une aide humanitaire accrue aux près de deux millions de personnes déplacées à Gaza".

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron, de son côté, doit rencontrer ce mardi ses homologues français et italien, pour appeler de nouveau à "un cessez-le-feu durable", ont annoncé ses services.

Les forces israéliennes ont également pris d’assaut mardi matin le quartier Massayef dans la ville de Ramallah et encerclé la mosquée Al-Isra avant de se retirer de la ville quelque temps après.

Le bilan des victimes palestiniennes depuis le début de cette guerre s'est élevé à 19 453, tandis que le nombre de blessés a atteint 52 286, dont la majorité sont des femmes et des enfants.

Pression internationale

Israël est confronté mardi à de nouvelles pressions de la communauté internationale en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza, avec un vote prévu à l'ONU alors que les Etats-Unis viennent de promettre de continuer leurs livraisons d'armes pour éradiquer le Hamas.

Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait se prononcer sur un nouveau texte appelant à une "cessation urgente et durable des hostilités" dans l’enclave palestinienne, après les veto opposés par les Etats-Unis à de précédentes tentatives.

Initialement prévu lundi, ce vote a été reporté à mardi pour permettre de plus amples négociations autour de ce nouveau projet de résolution.

Situation humanitaire désastreuse

Destructions considérables, déplacements massifs de civils, hôpitaux hors service, sur un territoire soumis par Israël à un siège depuis le 9 octobre: dans la bande de Gaza, la situation humanitaire reste désastreuse.

L'organisation Human Rights Watch a accusé lundi Israël d'utiliser "la famine des civils comme technique de guerre (...), ce qui constitue un crime de guerre". Des accusations auxquelles le gouvernement israélien a réagi en qualifiant HRW "d'organisation antisémite et anti-israélienne".

Il est primordial de rappeler qu’environ 1,9 million d'habitants, soit 85% de la population de la bande de Gaza, ont été déplacés par la guerre.

Plusieurs hôpitaux ont aussi été assiégés dans les combats. Israël accuse le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, de s'en servir comme bases et d'utiliser les civils comme des "boucliers humains", ce que le mouvement palestinien dément.

L'hôpital Al-Shifa, dans la ville de Gaza, et l'hôpital Nasser de Khan Younès ont encore été visés dimanche et lundi par des frappes meurtrières, selon le Hamas.

L'armée israélienne a annoncé mardi la mort de deux nouveaux soldats dans la bande de Gaza. Au total, Israël y a perdu 131 militaires depuis le début de ses opérations au sol le 27 octobre, venues s'ajouter aux bombardements dans le territoire palestinien.

Otages en sursis

En parallèle, des tractations se poursuivent pour la mise en œuvre d'une nouvelle trêve.

D'après le site d'informations Axios, le patron de la CIA, Bill Burns, a rencontré à Varsovie des responsables israéliens et qataris en vue de nouvelles négociations sur la libération d'otages.

"Le Hamas est prêt à un échange de prisonniers, mais après un cessez-le-feu", a déclaré ce mardi un responsable du Hamas.

Une pause de sept jours avait permis fin novembre la libération de 105 otages à Gaza, dont 80 en échange de 240 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.

Lundi, le Hamas a diffusé une vidéo de trois otages israéliens âgés en vie, trois jours après que l'armée israélienne a admis avoir tué par erreur trois autres otages, âgés de 25 à 28 ans.

Risques de régionalisation du conflit

La communauté internationale s’inquiète des possibilités de régionalisation du conflit, notamment à cause de l'escalade des attaques des rebelles Houthis du Yémen sur le trafic maritime international en mer Rouge.

Les Etats-Unis ont annoncé lundi la formation d'une coalition internationale pour y faire face, qui comprend notamment la France et le Royaume-Uni. Quelques heures plus tôt, les Houthis avaient annoncé avoir encore ciblé deux navires qu'ils considéraient comme "liés à Israël".

Depuis quelques jours, de nombreux géants du transport maritime ont annoncé suspendre tout transit en Mer Rouge, à cause de ces attaques concentrées sur le détroit stratégique de Bab Al-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique, et par lequel transite 40% du commerce mondial.

Bombardements au Liban

L'armée israélienne est par ailleurs "actuellement en train de préparer une frappe aérienne contre des cibles du Hezbollah" au Liban, a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah multiplie les tirs depuis le sud du Liban frontalier d'Israël, et l'armée israélienne exécute des bombardements. Cela fait craindre une extension du conflit.

A Beyrouth, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a exhorté lundi le Liban à faire preuve de retenue, après un appel similaire, la veille, auprès de responsables israéliens.

Le chef du Pentagone Lloyd Austin a quant à lui appelé le Hezbollah libanais à ne pas "provoquer un conflit plus large".

Depuis deux mois, Israël promet d'anéantir le Hamas, engageant une guerre sans merci sur la Bande de Gaza, ce qui a causé la mort de plus de 19.450 Palestiniens et le déplacement de quelque 1,9 million de sa population.

Agences