Le ministère de la Défense britannique après l'intervention des militants / Photo: AFP (AFP)

“Le ministère ne défend pas, il tue ! Nous n'acceptons pas la vente d’armes à Israël.” ont clamé les jeunes militants. Cette action a été menée par des activistes de deux groupes, Youth Demand (la jeunesse exige) et Palestine Action (Action Palestine).

Ils ont partagé sur leurs comptes X les vidéos de leur mobilisation. On les voit sauter par-dessus la grille qui entoure le ministère et asperger les murs blancs de peinture rouge. Plusieurs d’entre eux vont être appréhendés. Le ministre de la Défense, Grant Schapps, s’est réjoui de l’arrestation de ces “criminels sans courage”.

Youth Demand n’a pas manqué de répondre : “Cinq jeunes avec de la peinture rouge sont criminels, pas ceux qui autorisent le massacre d’enfants, d’humanitaires et de médecins ?” Plus tôt dans la journée, le même groupe a ciblé les bureaux d’Avnet à Waltham Park, Berkshire. L’entreprise fournit des composants pour les avions F35 qu’utilise Israël.

Depuis la mort de 7 humanitaires de World Central Kitchen tués à Gaza, tués par l’armée israélienne, la pression augmente sur le gouvernement britannique pour stopper la vente d’armes à Israël. Trois des humanitaires étaient britanniques. De plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer le maintien des contrats d’armement. Le maire de Londres, Sadiq Khan, est l’un des plus importants membres du parti travailliste à demander l’arrêt pur et simple des ventes. “This has to stop” (cela doit cesser), a-t-il déclaré.

“Cela doit cesser”

Dans son parti, 50 députés ont également fait cette demande, soit la moitié des députés du Labour à la Chambre des représentants, 600 juges et avocats ont insisté sur le fait que ces ventes pouvaient rendre la Grande Bretagne complice de “génocide”. Mais la position officielle du parti travailliste est plus prudente. David Lammy, le ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de l’ombre (l’opposition à l’assemblée forme un gouvernement de l’ombre avec ses élus pour suivre les actions de l'exécutif) s’est contenté de déclarer que ces ventes d’armes devraient être stoppées seulement si les avocats du gouvernement concluent qu’il y a un risque de voir ces armes utilisées sans respecter les lois internationales. Pour les militants, la mobilisation continue, plusieurs associations appellent à une grande manifestation à Londres samedi 12 avril pour demander la suspension des contrats de vente d'armes à Israël.

Rien ne semble faire bouger le gouvernement britannique pour l’instant. James Cameron, le ministre des Affaires étrangères a déclaré mardi dernier lors d’une conférence de presse avec Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain à Washington, que les ventes d’armes allaient continuer en utilisant le traditionnel argument sécuritaire : “Israël reste un partenaire dans les domaines de la défense et de la sécurité. Notre coopération améliore la sécurité de la Grande-Bretagne vis-à-vis des menaces extérieures”. Londres envoie à Israël des composants d’avion F35, des tanks, des missiles et des fusils. En 2022, le pays a vendu pour 50 millions d’euros à Israël.

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