Entrainement des soldats contre le terrorisme au Sahel  / Reuters Archive (Reuters Archive)

Contrairement au Togo et au Bénin qui subissent des attaques sporadiques des groupes terroristes armés dans le nord de leur territoire, le Ghana est relativement épargné. L’incident de Pusida confirme les hypothèses des chercheurs selon lesquelles les groupes terroristes armés sont en train de constituer un sanctuaire dans le nord du Ghana.

Prise de conscience

Les autorités ghanéennes sont sur le pied de guerre depuis le début de l'année. Le 9 février 2023, le ministre ghanéen de la Défense, Dominic Nitiwul, en commentant devant le Parlement une tentative d’attentat à la bombe dans le nord du pays le 9 février 2023 affirmait : “Si nous n'arrêtons pas maintenant ce qui est en train de se passer à Bawku, nous risquons une situation où le Ghana pourrait être touché par des attaques terroristes”.

Le Ghana est dans la ligne de mire des groupes armés présents au Burkina Faso voisin et, plus largement au Sahel. Une note d’analyse de l’Institut de recherche internationale et stratégique (IRIS) dans le cadre de l’observatoire du Sahel de mai 2023, aborde les facteurs favorables à l'installation des groupes terroristes.

L'instabilité régionale

L'instabilité dans le Sahel en général, marquée par la récurrence des attaques de groupe armés au Burkina Faso et les coups d’État a provoqué un exode des populations vers le Ghana.

Au-delà des tensions, le nord du Ghana souffre de problèmes de développement, d'après l’IRIS.

“Dans le nord-est, notamment les zones de Bawku, Saboba, Chereponi, Gushiegu et Karaga, il existe d'importants déficits de gouvernance. Routes mauvaises et impraticables, manque d'eau potable, soins de santé inadéquats et établissements d'enseignement et chômage élevé des jeunes rendent particulièrement les jeunes très vulnérables”.

À cela s’ajoutent les trafics de drogue, les vols de bétails et l’orpaillage illégal. Cette activité est fortement développée dans la région de Bawku et aux frontières avec la Côte d’Ivoire.

“Ainsi, la forte présence d’étrangers dans les sites d'extraction d'or près des villages de Chache et Bole fait peser de lourds soupçons sur les groupes armés terroristes. De façon générale, les activités économiques illégales mentionnées établissent des liens entre bandits et terroristes”.

Le Ghana a élaboré un plan de riposte articulé autour du renforcement de la présence de l’État et des forces de défense et de sécurité dans le Nord, l’implication des populations, le développement de la région et la coopération internationale.

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TRT Français et agences