Le président colombien Gustavo Petro / Photo: Reuters (Reuters)

Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza.

Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire".

M. Petro avait vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après les attaques sans précédent du Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre.

"Demain (jeudi), les relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël seront rompues (parce qu'il a) un gouvernement, un président génocidaire", a déclaré mercredi le président colombien, lors d'un discours prononcé devant plusieurs milliers de partisans à Bogota à l'occasion du 1er-Mai.

En Israël, le chef du gouvernement est le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tandis que le président, Isaac Herzog, a un rôle avant tout symbolique.

"On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d'extermination d'un peuple entier", a déclaré le président colombien. "Si la Palestine meurt, l'humanité meurt", a-t-il lancé, déclenchant les vivats de la foule.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a aussitôt réagi en qualifiant Gustavo Petro d'"antisémite".

"Nous apprécions grandement la position du président colombien Gustavo Petro (...) que nous considérons comme une victoire pour les sacrifices de notre peuple et sa cause qui est juste", a déclaré pour sa part dans un communiqué la direction du Hamas, en appelant d'autres pays d'Amérique latine à "rompre" leurs relations avec Israël.

La guerre israélienne menée sans relâche depuis le 7 octobre sur Gaza a fait près de 35 000 morts, en grande majorité des femmes et des enfants, et des milliers d'autres blessés et entraîné des destructions massives et de graves pénuries de produits de première nécessité.

Israël a aussi imposé un siège strict sur l'enclave côtière, laissant la majorité de sa population, particulièrement les résidents du nord de Gaza, au bord de la famine et manquant d’eau potable et de médicaments. Plus de six mois après le début de la guerre israélienne, une grande partie de Gaza est en ruines, poussant 85 % de la population de l'enclave à se déplacer à l'intérieur du territoire pour fuir les bombardements incessants, selon l'ONU.

Agences