Largage de l'aide à Gaza / Photo: AA (AA)

Pas de trêve dans les bombardements israéliens pleuvant sur la bande de Gaza, alors que le mois sacré du ramadan a commencé ce lundi. L’enclave palestinienne, menacée par une grave crise humanitaire et en proie à famine, attend impatiemment des vivres.

Dans le cadre d’un corridor maritime annoncé par l’Union européenne, un premier navire chargé de 200 tonnes de nourriture s’apprêtait à quitter Chypre dimanche pour l’enclave palestinienne qui connaît depuis cinq mois une offensive militaire israélienne ininterrompue.

La Jordanie, les Etats-Unis, la France, la Belgique et l'Egypte ont participé à de nouveaux parachutages d'aide humanitaire sur Gaza dimanche. Mais l'ONU, qui met en garde contre une "famine généralisée presque inévitable" à Gaza, affirme que les parachutages et l'envoi d'aide par mer ne peuvent se substituer à la voie terrestre.

Le Hamas"ouvert aux négociations"

En dépit de nouvelles discussions début mars au Caire, les pays médiateurs - États-Unis, Qatar et Égypte - ne sont pas parvenus à arracher un accord sur une trêve avant le début du ramadan lundi.

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a assuré dimanche que le mouvement de résistance restait "ouvert aux négociations". Une source proche des négociations a toutefois déclaré dimanche à l'AFP "qu'il y aurait une accélération des efforts diplomatiques dans les 10 prochains jours" afin de tenter d'obtenir un accord durant la première moitié du ramadan.

Parmi les revendications du mouvement Hamas, figurent notamment un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes israéliennes avant tout accord sur une libération des otages encore retenus à Gaza. Israël exige, pour sa part, que le Hamas fournisse une liste précise des otages encore vivants, mais le mouvement palestinien a dit ignorer qui était "vivant ou mort" parmi eux.

Les États-Unis craignent que la situation ne devienne "très dangereuse" en particulier à Jérusalem-Est, où se trouve l'esplanade des Mosquées, troisième lieu le plus saint de l'Islam, si les combats continuaient pendant le ramadan.

À Washington, le président Joe Biden, qui fait l’objet de critiques croissantes aux États-Unis pour son soutien à Israël, face au nombre croissant de morts parmi les civils à Gaza, a transmis un message de solidarité pour le début du ramadan.

"Cette année, cela arrive à un moment d'immense douleur", a déclaré le président américain. "Alors que les musulmans se rassembleront dans le monde entier au cours des jours et des semaines à venir pour rompre leur jeûne, la souffrance du peuple palestinien sera au premier plan pour beaucoup. Elle l'est pour moi", a ajouté Joe Biden.

En tant que gardien de deux des lieux saints de l'islam, le roi Salmane d'Arabie saoudite a exhorté la communauté internationale à agir. "Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour mettre fin à ces crimes odieux et garantir la mise en place de couloirs humanitaires et d'aide sûrs", a-t-il indiqué dans son message publié à l'occasion du début du ramadan.

Le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres a de son côté envoyé "un message spécial de solidarité et de soutien à tous ceux qui souffrent des horreurs à Gaza". "En ces temps difficiles, l’esprit du ramadan est une lueur d’espoir, un rappel de notre humanité commune", a-t-il déclaré dans une vidéo sur le réseau social X.

Frappes intenses dimanche

Dimanche, le Hamas a dénombré 85 morts en 24 heures dans plus de 60 frappes qui ont touché le centre et le sud de Gaza, notamment la ville de Khan Younès.

L’armée israélienne a lancé le 7 octobre une offensive brutale qui a fait, selon le ministère de la Santé à Gaza, 31.045 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils.

La guerre provoque une crise humanitaire majeure dans la bande de Gaza, soumise par Israël à un siège total depuis le 9 octobre, où l'ONU redoute une famine généralisée. "Je nourris ma fille avec de l'eau, de l'eau, juste pour qu'elle ne meure pas. Je n'ai pas le choix", a confié à Gaza-ville une femme, Barak Abhar, portant son bébé en pleurs dans ses bras.

L'aide humanitaire, contrôlée par Israël, n'arrive qu'au compte-gouttes à Gaza, principalement depuis l'Égypte, alors que les besoins sont immenses.

Benjamin Netanyahu a défendu dimanche la poursuite de l'offensive à Gaza, malgré les critiques de plus en plus franches de son allié américain. Joe Biden avait affirmé samedi sur MSNBC que le Premier ministre israélien faisait "plus de mal que de bien à Israël".

Le président Biden "a tort", a rétorqué dimanche Benjamin Netanyahu, dans une interview au journal Politico. Il a affirmé mené une politique "soutenue par une majorité écrasante d'Israéliens" et que ses compatriotes appuient aussi son rejet catégorique d'un État palestinien.

TRT Français et agences