Gaza: Israël poursuit ses frappes, la Palestine bientôt admise à l’ONU / Photo: Reuters (Reuters)

Tôt samedi, des journalistes ont fait état de frappes dans différents secteurs de Gaza après la diffusion d'un rapport du département d'Etat sur la situation dans ce territoire au cœur d'une guerre qui s'étire désormais sur plus de sept mois.

Les Etats-Unis jugent "raisonnable d'estimer" qu'Israël a violé le droit humanitaire international à Gaza sans pouvoir toutefois le conclure de manière définitive, et continueront à livrer des armes à ce pays, selon un rapport du département d'Etat.

En parallèle, une majorité écrasante de l'Assemblée générale de l'ONU a jugé que les Palestiniens méritaient d'être membres à part entière de l'organisation, leur octroyant quelques droits supplémentaires à défaut d'une véritable adhésion bloquée par les Etats-Unis, premier allié d'Israël malgré ces critiques récentes.

Ce vote symbolique, salué par l'Autorité palestinienne, a provoqué la colère d'Israël. "La violence paie", a estimé son chef de la diplomatie, Israël Katz, pour qui l'ONU récompense le Hamas pour son attaque du 7 octobre.

"Sans délai"

Des pourparlers indirects visant à arracher une trêve et éviter une offensive majeure sur Rafah se sont achevés jeudi au Caire sans parvenir à un accord.

Afin de "vaincre" le Hamas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu défend une opération à Rafah (sud), où se retranchent selon lui les derniers bataillons du mouvement mais où s'entassent également d'après l'ONU 1,4 million de Palestiniens, la majorité déplacés par les violences.

Défiant les mises en garde internationales, l'armée israélienne mène depuis mardi des incursions dans l'est de Rafah, et a pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte, verrouillant une porte d'entrée névralgique pour les convois d'aide humanitaire.

Famine

Une vaste opération à Rafah conduirait à une "catastrophe humanitaire colossale", a averti le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, ajoutant que la famine se profilait dans le territoire palestinien.

"Nous appelons les autorités israéliennes à cesser cette opération militaire sans délai et à reprendre la voie des négociations, seule voie possible pour conduire à la libération immédiate des otages et obtenir un cessez-le-feu durable", a renchéri dans la nuit la diplomatie française.

Le président américain Joe Biden a menacé de cesser certaines livraisons d'armes à Israël en cas d'offensive majeure sur cette ville située à la lisière de l'Egypte.

Les Etats-Unis "observent avec préoccupation" l'opération à Rafah, mais ne jugent pas qu'elle soit "majeure" à ce stade, a estimé vendredi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.

Fuir Rafah

Selon l'ONU, environ 110.000 personnes ont fui depuis qu'Israël a appelé lundi la population de l'est de Rafah à évacuer.

"Quelque 30.000 personnes fuient la ville chaque jour", a indiqué le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), précisant que la plupart "ont déjà dû se déplacer à cinq ou six reprises" depuis le début de la guerre.

Malgré la réouverture mercredi du passage de Kerem Shalom, voisin de Rafah, fermé par Israël pendant trois jours après des tirs de roquettes du Hamas, l'acheminement de l'aide reste "extrêmement difficile", a affirmé à l'AFP Andrea De Domenico, le chef du bureau de l'Ocha dans les territoires palestiniens.

Agences